Il y a beaucoup de vent ici aujourd’hui, ce qui m’emmène à me demander d’où vient tout ce vent, tout cet air ?
Le vent, c’est une circulation d’air dans l’atmosphère : quand on se trouve sur le trajet d’une masse d’air en déplacement, l’air s’écoule autour de nous et on ressent le vent.
Ces déplacements d’air proviennent d’un équilibrage de pression atmosphérique entre deux régions (parfois très distantes).
La pression atmosphérique c’est le poids de l’atmosphère : l’air étant attiré par la gravité terrestre. Quand une région se trouve être plus haute pression qu’une autre région, on mesure un différence de pression entre deux régions et l’air tend à s’écouler naturellement des régions à haute pression vers les zones à plus basses pressions.
La principale origine de la différence de pressions est la température. En fonction de la météo, du relief, de la végétation (ou son absence) et de la latitude, le Soleil chauffe l’air de façon différente. Certaines régions de l’atmosphère sont ainsi d’avantage chauffées que d’autres. Or, quand l’air est chauffé, il se dilate : il tend à occuper un volume plus grand et sa densité diminue. Ceci va provoquer son ascension et de l’air plus frais va venir combler le vide laissé par l’air chaud : ce flux d’air constitue une des sources du vent.
Les différences de température provoquent ainsi une réorganisation verticale des couches de l’atmosphère, comme sur cette démonstration réalisée avec de l’eau, où on distingue nettement des courants d’eau (similaire au vents dans l’air) :
Le vent pourrait se faire de façon rectiligne et rapide, pour aller directement des régions à haute pression vers les régions à basse pression, mais il doit faire face à un phénomène très important : la rotation de la Terre sur elle-même !
Cette rotation a deux conséquences sur le vent : la première est que le Soleil ne reste jamais au dessus du même point (le zénith varie au cours de la journée). Les régions chauffées varient donc en permanence, ce qui empêche l’atmosphère d’atteindre un équilibre en pression : il y a donc toujours des différences de température, et donc de pression, et donc du vent quelque part.
Le second effet, bien plus important ici, concerne la force de Coriolis. Cette accélération pousse les masses d’air en déplacement à amorcer un virage dans le sens inverse de la rotation terrestre. Techniquement parlant, il s’agit en fait de la Terre qui tourne sous la fluidité de l’atmosphère, et non réellement les masses d’air qui se mettent à tourner au dessus du sol sans raison apparente (c’est une question de référentiel d’observation en fait).
C’est elle qui est responsable de la forme en tourbillons des cyclones, des tempêtes et des anti-cyclones (régions à forte pression atmosphérique).
La conséquence de la force de Coriolis est alors que les vents sont déviés de leur courses, ce qui retarde la remise à l’équilibre de la pression atmosphérique au sein de l’atmosphère. Mieux, si les courants d’air sont déviés de toute part, cela accentuent localement les déséquilibres de pression et donc provoque d’autres courants d’air venus rééquilibrer tout ça.
Ceci complique pas mal la réorganisation des masses d’air au sein de l’atmosphère en provoquant des vents de forces et direction variables.
Il faut ajouter à cela le relief : quand les courants atmosphériques passent entre plusieurs chaînes de montagne, ils sont dirigés par le relief (en leur forçant parfois à faire des détours).
Il existe ainsi des régions où le vent souffle régulièrement dans le même sens avec une certaine force. C’est le cas par exemple du mistral, qui est un vent du nord rencontré dans la vallée du Rhône au sud-est de la France : les masses d’air venant d’Europe du nord sont refroidies par l’altitude de la chaîne des Alpes, coulent dans la vallée et sont canalisées entre les Alpes et le Massif Central, jusqu’en mer Méditerranée.
Dans le sud-ouest de la France, on assiste à un effet similaire : les courants d’air venant du nord-ouest sont canalisés par les Pyrénées et le Massif Central, jusque vers la Méditerranée. Ce vent porte le nom de tramontane.
Des vents locaux de ce type, accéléré par le relief sont présents un peu partout dans le monde.
On peut distinguer en plus de tout ça, les courants atmosphériques en haute altitude, comme le courant-jet (ou jet-stream en anglais), qui sont également la conséquences des déséquilibre thermiques au sein de l’air. Ces derniers sont beaucoup plus réguliers et constants. On les trouve dans l’hémisphère nord et dans l’hémisphère sud, symétriques par rapport à l’équateur.
Enfin, pour terminer, le vent étant produits à l’origine par le réchauffement des couches d’air par le Soleil, ce que nous appelons « énergie éolienne » est en réalité une énergie d’origine solaire (l’énergie du soleil est quant à elle une énergie de source nucléaire).