Un détecteur de radon.
Certaines communes en France, notamment de Bretagne, ont par le passé distribué des kits de détection du radon, un gaz naturel, mais cancérigène. Sa surveillante est effectuée par l’IRSN : l’Institut National de Sureté Nucléaire, et pour cause, le radon est un gaz radioactif.

C’est quoi le radon ? Comment fonctionnent ces kits ?

C’est quoi le radon ?

Le radon est un gaz radioactif issue de la désintégration de l’uranium présent naturellement dans le sol. L’uranium se désintègre en thorium, qui lui-même se désintègre en protactinium, et de désintégration en désintégration, on arrive sur l’élément du radon :

Schéma de la chaîne de désintégration de l’uranium.
La chaîne de désintégration de l’uranium (source).

Le radon se désintègre ensuite lui-même en poursuivant la chaîne de désintégration l’uranium, jusqu’à finir sur le plomb 206, un élément stable, non radioactif.

Étant le seul gaz dans toute celle chaîne, et qui plus est un gaz noble, il est libre de liaisons moléculaires et il finit par émaner du sol et passer dans l’air. Le radon ainsi que sa formation sont naturelles, mais il présente tout de même un risque pour la santé et c’est pour ça qu’il est surveillé, et c’est aussi pour ça que l’on peut se voir proposer des kits de tests par les pouvoirs publics.

Les régions au sol granitique, plus riches en uranium, sont davantage concernées. En ce qui concerne la France, cela correspond essentiellement à la Bretagne, le Limousin, l’Auvergne et le Jura.

Comment fonctionnent les kits de détection ?

Il existe plusieurs méthodes de détection, mais les plus courantes sont les kits de détection à film.
Ces kits portent le nom de « dosimètre radon ». Ils se présentent comme une petite boîte de la taille d’une boîte d’allumettes, à poser ou à accrocher quelque part chez soi, puis, après quelques semaines ou mois, à envoyer en laboratoire pour analyse. Ils sont totalement passifs.

Le principe est similaire à celui du film photographique. Le film photo n’est pas noir, mais il noircit à la lumière, donc lorsque les photons de lumière tapent dedans. Les films des dosimètres radon réagissent, eux, aux particules alpha émises par la désintégration du radon. Chaque particule alpha laisse une trace physique sur le film, dont on mesure ensuite le nombre lors de l’analyse. En tenant compte de la durée d’exposition, le nombre d’impacts ainsi mesuré permet de remonter à la valeur de l’exposition au radon dans le lieu où il fut placé.

Notons que ces dosimètres radon mesurent l’exposition aux particules alpha en général, pas spécifiquement ceux dus au radon. Néanmoins, dans l’air d’une région exposée à ce risque, l’essentiel du rayonnement alpha est produit par le radon et sa chaîne de désintégration. Aussi, le danger provient des particules alpha quelles qu’elles soient, pas spécifiquement du radon.

Conclusion

Ces détecteurs sont au final très simple. Ce sont des films sensibles aux particules alpha.

Les particules alpha sont les moins énergétiques parmi les particules alpha, bêta, gamma émises par la radioactivité. Elles sont stoppées par une simple feuille de papier ou encore un vêtement et sinon par la surface de la peau, mais ce sont aussi les particules les plus massives et à cause de ça, elles peuvent altérer physiquement une surface ou encore une cellule vivante ! Les particules alpha sont environ 5 à 20 fois plus dangereuses pour le vivant que les particules bêta ou gamma, malgré leur énergie bien plus élevée, donc.

Tant qu’il reste en dehors de notre organisme, le radon gazeux ne présente pas de réel danger : la peau nous protège de lui. Les choses sont totalement différentes si le radon est respiré : là, les dégâts qu’elles engendrent se font sur les cellules non protégées. Le radon a un fort potentiel cancérigène parce qu’il est susceptible d’être inhalé et parce qu’il est émetteur alpha.

Le radon est émis par le sol, les murs et en raison de sa densité, il a tendance à se retrouver dans les maisons, notamment les caves si ces dernières sont insuffisamment ventilées.
Le taux de radon dans l’air d’une maison varie d’ailleurs très fortement au cours d’une année et en fonction de la météo : en hiver et lorsqu’il pleut, les maisons sont généralement bien moins ventilées qu’en été et lorsqu’il faut beau temps.

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3 commentaires

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Weg écrit :

Mention spéciale aux « maisons nantaises », avec leur chambres aménagées dans des demi-sous-sol… Je serais curieux de savoir combien seraient autorisées à la location si les diagnostiques étaient réellement effectués.

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Juju écrit :

Sait on quel type de cancer en résulte statistiquement ?

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Le Hollandais Volant écrit :

@Juju :
Poumon, essentiellement, vu que c’est un gaz susceptible d’être inhalé, et que l’émission alpha peut se produire à ce moment là, détruisant les cellules pulmonaires.

L’exposition au radon présent dans le sol et les matériaux de construction cause, selon les estimations, entre 3 % et 14 % de l’ensemble des cancers pulmonaires, ce qui en fait la deuxième cause de cancer pulmonaire après la fumée du tabac.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Radon#cite_ref-OMS_62-0


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