a filament light bulb
La lumière c’est ce que l’on voit et sans elle il ferait complètement noir. En physique, il s’agit d’un objet d’étude particulièrement intéressant : classiquement il peut être vu comme un phénomène ondulatoire ou comme une particule. La lumière constitue une forme d’énergie se trouvant en déplacement entre une source qui la produit et un récepteur qui va l’absorber.

Dans cet article, c’est l’émission qui nous intéresse, et on va voir comment de la lumière peut être produite. Vous verrez que, à cause de sa nature, il y a beaucoup de façons de la produire : étant une forme particulière d’énergie, il suffit d’une simple conversion à partir d’une autre forme d’énergie pour l’obtenir.

De façon courantes, il y a deux façons de produire de la lumière : l’incandescence et la luminescence. La luminescence regroupe beaucoup de « sous-méthodes » différentes, bien que le phénomène de fond reste identique. En plus de ceux là, certaines autres méthodes, beaucoup plus exotiques, existent !

L’incandescence

C’est sûrement la méthode de production de lumière la plus connue (et la plus ancienne) : une bougie, une torche, une lampe à filament de tungstène produisent de la lumière par incandescence. Il s’agit d’une émission électromagnétique due à la température du corps qui l’émet. Le corps humain, par exemple, à une température de 37 °C, produit de la lumière par incandescence, mais cette lumière étant dans l’infrarouge, l’œil nu ne peut pas la voir. Une caméra thermique en revanche s’en charge très bien.

Dans le cas d’une flamme, la température est bien plus importante (jusqu’à 1 200 °C pour une bougie) et la lumière émise possède alors une énergie bien plus importante. Cette lumière là se trouve dans le domaine du visible : c’est la raison pour laquelle une bougie nous éclaire.

Physiquement, il s’agit de la loi de Wien : tout corps dit « noir » émet un rayonnement électromagnétique dans toutes les fréquences, mais la fréquence qui prédomine est définie par sa température.
Un acier chauffé au rouge (900 °C), une flamme jaune d’une bougie (1 200 °C) ou une étoile bleue (10 000 °C) ont des rayonnements respectifs de plus en plus énergétiques car la température est de plus en plus importante.

La luminescence

L’incandescence constitue une forme particulière d’émission de la lumière, due à la température.

Les phénomènes suivants en revanche, sont des variantes de l’émission par luminescence qui ne provient pas d’un échauffement ; on les appelle parfois des « lumière froides ». Il s’agit à chaque fois de l’émission d’un photon par un électron de la matière possédant un excédant d’énergie par rapport à son état le plus stable. Ce qui change dans les différents cas, c’est simplement l’origine de cet excédant d’énergie.

La fluorescence

La fluorescence est responsable de l’effet observé d’un marqueur « fluo ». En effet, les couleurs fluo semblent briller et attirent l’œil plus que les autres : l’encre du feutre semble émettre de la lumière !

Ces feutres émettent effectivement plus de lumière visible qu’ils n’en reçoivent, d’où le fait qu’ils ressortent dans le décors. En pratique, le rayonnement ultraviolet, qui est invisible pour nous, présent dans la lumière naturelle est un rayonnement à haute énergie qui excite les électrons de certaines molécules, dont ceux de la pyranine utilisée dans les marqueurs fluo. C’est lorsque ces électrons se désexcitent qu’ils perdent leur excédant d’énergie sous la forme d’un photon de lumière visible.

Les colorants fluo absorbent de la lumière invisible et émettent de la lumière visible : c’est pour ça qu’ils brillent : d’un point de vue perceptif, ils émettent de la lumière.

Un effet identique est observé sur vos chaussettes blanches quand vous marchez sous de la lumière noire : la lumière noire (qui n’est autre que de l’UV) excite les pigments blanchissants présents dans vos vêtements et c’est lorsque ces pigments se désexcitent qu’un rayonnement lumineux est émis. Les lessives qui « lavent plus blanc que blanc » contiennent simplement des pigments fluorescents qui ravivent le blanc de cette façon.

Même chose pour les vases et les verres en ouraline : ce sont de vieux objets datant du début du XXe siècle constitué d’un verre dans lequel on a incorporé des sels d’uranium. Ici ce sont ces sels qui ont un effet fluorescent sous une lumière UV. Avant que les dangers de l’uranium sur la santé n’étaient avérés, la vaisselle en ouraline était très prisée et jolie.

La thermoluminescence

Bien qu’il soit question de température ici, ce n’est pas la même chose que l’incandescence. Ici un faible échauffement suffit à émettre un rayonnement plus énergétique que la source de chaleur elle-même : les électrons sont à un niveau d’énergie intermédiaire acquise au fil du temps par un échauffement. La chaleur les fait monter de niveaux d’énergie d’où ils redescendent en émettant une lumière.

L’énergie acquise au fil du temps provient de chaleur naturelle (magma, échauffement radioactif…) ou artificielle (poteries cuites par les civilisations préhistoriques). Comme c’est le temps qui détermine la quantité d’énergie que le matériau contient à un instant donné, la mesure de la thermoluminescence permet de déterminer l’âge de l’objet depuis son dernier refroidissement.
L’énergie acquise lors de l’échauffement met ensuite des milliers d’années pour être évacuée et c’est l’énergie restante que l’on mesure alors.

La méthode de datation des objets préhistoriques par thermoluminescence comme les poteries cuites utilise cette méthode quand la datation au carbone 14 ne suffit plus.

La chimioluminescence

L’énergie d’excitation des électrons est livrée des suites d’une réaction chimique. En se réarrangeant au sein de nouvelles molécules, les atomes gagnent en stabilité en évacuant une partie de leur énergie. Cette énergie est généralement émise sous forme de chaleur mais peut parfois être libérée sous la forme de lumière.

C’est ce qui se passe dans les sticks lumineux : au départ on dispose de deux produit séparés, dont l’un est dans une ampoule de verre. En brisant l’ampoule, les deux produits entrent en contact et réagissent avec une émission de lumière. La réaction étant lente et progressive, l’émission de lumière est elle aussi étalée dans le temps. Un de ces bâtonnets lumineux peut ainsi rester actif pendant près de 8 heures.

La bioluminescence

Il s’agit d’une forme de chimioluminescence.
Elle se produit dans les êtres vivants, comme les lucioles, certaines méduses ou quelques formes de plancton. Dans ce cas là, c’est l’être vivant qui contrôle la production du réactif chimique et leur mise en contact dans le but de produire de la lumière.

Cette bioluminescence peut-être activée dans un but de défense, d’attaque, ou pour attirer un partenaire.

La phosphorescence

La phosphorescence (souvent confondue avec la fluorescence) est également une forme de luminescence étalée dans le temps. La différence avec la chimioluminescence, c’est que cette dernière distribue l’énergie de départ progressivement et la ré-émission est instantanée, alors qu’ici c’est l’inverse : l’absorption est instantanée mais l’émission est progressive.

Ceci est rendu possible grâce à une particularité quantique des composés phosphorescents : au lieu de passer directement d’un état excité à leur état de repos, les électrons passent par un état intermédiaire appelé « état triplet » dans lequel les électrons vont persister de quelques minutes à plusieurs heures.

Les objets phosphorescent sont donc les objets qui brillent dans le noir après être exposé longuement à une source de lumière.

La radioluminescence

C’est de la fluorescence dont l’énergie de départ est fournie par une désintégration radioactive.

Il ne s’agit pas de phosphorescence, car l’énergie est absorbée immédiatement par le composé luminescent, mais c’est la source d’énergie primaire qui s’étale dans le temps : sur une période de ~1600 ans pour la radioactivité au radium ! Cette énergie est captée par un composé fluorescente qui va à son tour réémettre cette énergie sous la forme de lumière.

Les vieilles montres du début du XXe siècle, et dont les aiguilles brillent dans le noir utilisent la radioluminescence produite par le radium. Ils continueront de briller durant des millénaires, mais avec une intensité toutefois de moins en moins forte. De tels objets ne sont pas sans dangers pour certains (le radium est très dangereux).

En soi, les objets tirant partie de la radioluminescence sont des réacteurs nucléaires miniatures !
Aujourd’hui, on n’utilise plus du radium pour des raisons évidentes. Par contre, certains porte-clés lumineux « glow-stick » de certaines vieilles insignes « sortie de secours » utilisent la radioluminescence au tritium !

La cathodoluminescence

L’émission de lumière par fluorescence par choc avec un électron énergétique. La source d’énergie est une particule hautement énergétique. Cette particule transmet une partie de l’énergie cinétique à un électron qui va alors se désexciter en libérant un photon.

C’est ce qui se passe lors des phénomènes des aurores polaires, dans les télé à écran cathodique ou dans le principe de fonctionnement des microscopes électroniques à balayage. Dans ces derniers, des électrons sont envoyés sur la surface à examiner et l’appareil capte la lumière reçue en retour.

La triboluminescence

Il s’agit de produire de la lumière par la force (non non, pas question de Jedi ici) : c’est l’émission lumineuse par la rupture de la maille d’une structure cristalline dans un corps.

Lorsque l’on soumet un cristal triboluminescent à une force suffisante, certaines liaisons cristallines sont rompues et l’énergie de ces liaisons brisées se retrouve émise sous la forme d’un photon.

L’électroluminescence

C’est la méthode mise à profit dans les LED : les électrons de la matière sont excités par l’application d’une tension électrique. La désexcitation se fait là aussi en émettant un photon.

Dans le cas des laser, on pousse le concept plus loin encore : un processus appelé l’émission stimulée permet à un atome excité d’émettre un photon parfaitement identique à un photon qui passe près de lui sans pour autant être absorbé. On se retrouve alors avec deux photons identiques. Appliqué en cascade, cette méthode permet de produire un grand nombre de photons identiques en direction, en longueur d’onde, et en phase ! On se retrouve donc avec un faisceau « parfait » de lumière très concentrée.

La lumière par la vitesse, ou mur de la lumière

L’effet Cerenkov est à la lumière ce que le bang supersonique est à au son.

Bien qu’il ne soit toujours pas possible d’aller plus vite que la lumière dans le vide, dans les autres milieux (eau, verre…) la lumière ralentit et certaines particules peuvent alors la rattraper dans ces milieux là.

Quand cela arrive, le la particule perd de la vitesse en émettant un photon : il se produit un flash lumineux bleuté caractéristique.

L’effet Cerenkov peut être observé dans les centrales nucléaires, lors de la mise en marche du réacteur ou dans les détecteurs de neutrinos à eau lourde.
Il ne s’agit ici pas réellement d’une émission de photon par désexcitation d’un électron.

Ressources

Image d’entête de Kev-Shine

(Cet article a initialement été publié sur Le Hollandais Volant. J’ai décidé de le déplacer ici)

30 commentaires

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Pock écrit :

Dans quelle catégories rentrent les LED et les laser ?

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del écrit :

L'effet Cerenkov à la fin fait un peu figure d'intrus dans cette liste, dans la mesure où il n'est pas lui-même la source d'énergie d'où est issue la lumière, contrairement, il me semble, aux autres exemples.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que la lumière visible est une partie du spectre électromagnétique.
L'effet Cerenkov ne crée aucune particule de lumière, c'est simplement un effet durant lequel des ondes électromagnétiques se superposent de manière constructive.
En d'autres termes, on a un émetteur d'onde électromagnétique, et l'effet Cerenkov ne fait que additionner ces ondes ensemble jusqu'à ce qu'elles soient visibles.
Mais en soi, ce n'est pas l'effet Cerenkov qui a créé la lumière, mais l'émetteur d'onde électromagnétique.

On pourrait dès lors mentionner également l'effet Bremsstrahlung, la scintillation ou le laser (qui, eux aussi, peuvent convertir des ondes électromagnétiques non-visibles en lumière visible).

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Le Hollandais Volant écrit :

@del :
@Pock :
La LED c’est l’électroluminescence (que je viens d’ajouter, merci pour la remarque !).

Le Laser c’est un peu particulier, mais tout commence avec une Led quand même.

@del : J’avais hésité à l’ajouter et faire une autre catégorie.
Ta remarque est très juste, du coup j’ai retiré cette ligne sur l’effet Cerenkov (duquel l’article dédié sera prochainement réécrit). Pareil pour le bremsstrahlung et la scintillation. Pour le laser c’est encore autre chose (émission stimulée) mais dans le cas des lasers actuels je mets quand même ça dans l’électroluminescence^^

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Fabrice écrit :

"Avant que les dangers de l’uranium sur la santé n’étaient avérés, la vaisselle en ouraline était très prisée et jolie."
Maintenant, elle est toujours très jolie, mais nettement moins prisée :-)

Merci pour cet excellent blog.

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Le Hollandais Volant écrit :

@Fabrice : Ahah ! Bien vu ! Oui c’est vrai :)
Mais on trouve parfois des verres et vases en ouraline, sur les brocantes. Souvent en vente parce que les gens ne savent pas ce que c’est. Un simple moyen de savoir c’est d’apporter une petite lampe UV (à Led par exemple, ça coûte $5 sur ebay) : l’ouraline brille magnifiquement sous les UV.

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Hurleloup écrit :

Petite question vis-à-vis de la radioluminescence, serait-il possible d'employé des déchets radioactifs pour produire de l'électricité via cette émission de lumière ?

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Le Hollandais Volant écrit :

@Hurleloup : les centrales utilisent la radioactivité pour chauffer de l’eau et c’est ensuite cette eau qui fait tourner des turbines et produire du courant.
Les déchets radioactifs ne sont plus assez radioactifs pour chauffer de l’eau suffisamment.

Il seraient suffisant pour illuminer des trucs phosphorescents, mais la la lumière produite sera insuffisante pour éclaire un panneau solaire (en plus de ne pas avoir la bonne longueur d’onde).

Si on veut utiliser les déchets, autant l’utiliser directement sur des trucs phosphorescents pour produire de la lumière. Le rendement sera meilleur.

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commentaires disparus ? écrit :

Veuillez récupérer les commentaires effacés.

Si vous avez changé votre article sur base d'un de ces commentaires, cela ne signifie pas que vous pouvez effacer ce commentaire. Au contraire, en faisant ça, vous vous attribuez à vous-même les améliorations proposées par d'autres, un comportement indigne d'un scientifique.
La suppression d'un tel commentaire n'est jamais nécessaire. Une correction via une remarque dans un commentaire arrive à tout le monde, même aux plus grands. La volonté de cacher cela est difficilement justifiable autrement que pour des raisons peu honorables. Et le léger problème de la cohérence n'est pas suffisant, car il est résolu par un simple ajout au commentaire signalant que celui-ci fait référence à des éléments qui n'existent plus, action tout aussi simple à réaliser que la suppression du commentaire et l'édition des commentaires qui y répondaient.

Merci de ne pas effacer ce commentaire également: cette information est importante pour tout ceux qui souhaitent faire des commentaires.

Je suis sur que ces suppressions sont des erreurs honnêtes et pas le résultat d'un problème d'égo, et par conséquent, une rectification de la politique de gestion des commentaires ne sera pas difficile.

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Le Hollandais Volant écrit :
Veuillez récupérer les commentaires effacés.

Veuillez ne pas me dire quoi faire chez moi, déjà, pour commencer.
Je n’ai de comptes à rendre à personne, que je sache. Et lisez aussi, svp, les CGU de ce blog, merci.

Ensuite, sur le fond : je n’ai pas supprimé de commentaires de cet article. Libre à vous de me croire ou non, c’est pas mon problème.

Il est vrai que cet article a été publié initialement (il y a des années) sur un autre blog — à moi également — et que j’ai décidé de rapatrier l’article sur ce blog-ci où il a d’avantage sa place ; j’en ai également profité pour le mettre à jour, le réécrire et le compléter.
Les commentaires initiaux n’ont pas été importés pour des raisons pratiques et techniques pour moi d’une part et tout simplement parce je n’avais plus envie de déplacer des commentaires d’autre part.

Enfin, si mon hébergeur a eu un soucis et qu’une pertes de données a eu lieue, je ne suis pas au courant.

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mraouefel écrit :

bonjour
je voudrai savoir, pourquoi l’étude de la luminescence d'un matériau nécessite une étude de sa structure cristalline, qu'elle est la relation!
merci de me répondre.

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Le Hollandais Volant écrit :

@mraouefel : Dans certains cas c’est nécessaire, oui.

La lumière est émises par les électrons (qui passent d’un état excité à un état stable en libérant cette énergie d’excitation sous la forme d’un photon).

Dans un cristal, les électrons ne sont pas tout seuls : ils sont entourés par d’autres atomes et d’autres électrons. Le mouvement d’un électron est influencé par le mouvement des électrons dans son voisinage. C’est comme si la lumière n’était pas émises seulement par l’électron, mais par un ensemble d’électrons (un peu comme un cri d’une seule personne est différente du cris d’une foule de personnes : les mots sont les mêmes, mais le son perçu est différent).

Le principal point où les cristaux jouent sur la lumière, ce sont les raies d’émission. Un atome isolé va émettre ou absorber des lumières monochromatiques (une seule longueur d’onde) alors les cristaux sont souvent capables d’émettre ou d’absorber des bandes entières de fréquences.
Ce n’est pas propre aux cristaux (c’est le cas pour tous les assemblages d’atomes), mais c’est un exemple et les cristaux en font partie.

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Hugo K écrit :

Bonsoir à tous,

Quelqu'un peut il me renseigner sur la technologie des balles rebondissantes lumineuses ?Vous savez ces balles qui s'illuminent dès qu'on les fait rebondir ... En fait je n'arrive pas à mettre le doigt sur le terme ...

Bien à vous et merci pour vos réponses

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Le Hollandais Volant écrit :

@Hugo K : Salut,

À priori, la source d’énergie est simplement une pile : il y a juste un « faux contact volontaire » entre la pile et les petites LED, et quand la balle rebondit, le choc du rebond produit un contact électrique et les LED s’en trouvent alimentées.
C’est assez simple à réaliser : il suffit d’utiliser une petite languette flexible. Le rebond déforme la languette qui vient alors fermer le circuit et le courant peut passer quelques instants.
Le contact réalisé est souvent très bref (quelques millisecondes au plus). Cependant, un système avec des condensateurs permet d’accumuler un peu de courant afin d’alimenter les LED durant une seconde entière ou deux.

Une LED consomme très peu d’énergie, et même une petite pile "bouton" pourrait faire fonctionner ces jouets durant des années : la LED n’est alimentée qu’une petite fraction du temps.

Je doute que ces balles contiennent un système de récupération d’énergie de la chute elle même, ou des mouvements. Ce serait possible, mais bien plus délicat à mettre en œuvre. Certaines montres tirent leur énergie dans les mouvements du poignet : ça marche, mais elles coûtent très cher (plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros). Je ne crois pas qu’une telle technologie soit intégrée dans un jouet à quelques euros.

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Pépito écrit :

est-ce que la triboluminescence a un rapport avec l'effet triboélectrique 🤔

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Le Hollandais Volant écrit :

@Pépito : Salut, au delà de la similitude entre les phénomènes lumineux et électriques, ça reste deux choses différentes.

Dans le phénomène de triboélectricité, quand deux pièces de matières sont en contact et qu'on les dissocie, il arrive que quelques électrons se d'une pièce se retrouve sur l'autre.

Il y a donc une différence de potentiel entre les deux pièces et ça peut produire du courant quand ça se produit à une échelle assez importante, comme dans un orage ou un générateur de van der Graaff, qui fonctionne sur ce principe.

Dans la triboluminescence, on part initialement d'une pièce que l'on brise en deux : là, des mailles cristallines sont brisées et certains électrons doivent changer de niveau d'énergie pour se stabiliser. Quand cette stabilisation implique une baisse du niveau d'énergie, alors la différence d'énergie est émise sous forme de lumière, par émission d'un photon.

Cela arrive, semble-t-il, très bien avec le petit bout de papier qui protège la partie collante d'un pansement : si tu te mets dans le noir (et que tu te laisses acclimater) puis que tu détaches le papier du pansement, tu verras un petit peu de lumière.

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AxTho écrit :

laquelle de ces lumières est celle produite par le soleil ?

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Le Hollandais Volant écrit :

@AxTho : Les étoiles (et donc le Soleil) produisent de la lumière par incandescence.

C’est le résultat de leur température, et on compte ici la température de surface, car c’est la lumière émise par la surface qui arrive sur Terre. La lumière (et l’énergie en général) émise dans le cœur est bloqué par les couches internes de l’étoile. Ces couches se réchauffent et la chaleur se transmet jusqu’à la surface qui rayonne finalement vers l’espace.

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MasEl écrit :

Y'a-t'il un rapport entre ces sources de production de la lumière et la loi de wien sur les corps noirs ?

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Juludi écrit :

En quoi la connaissance des mécanismes de production de la lumière nous ont renseignés sur la nature du soleil

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Julien Mock écrit :

En quoi l'étude des procédés de production de la lumière nous ont-ils renseignés sur la nature du soleil ?
D'avance merci

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Le Hollandais Volant écrit :

@MasEl : La loi de Wien n’est applicable que pour le rayonnement par incandescence (lié à la température). Les autres n’entrent pas dans le cadre de cette loi.

@Juludi : Il y aurait de quoi écrire tout un article sur ce que peut nous apprendre la lumière sur une étoile…
Déjà, on sait que la lumière par incandescence produit un spectre continu, pas des raies (comme dans une lampe à décharge). La lumière du Soleil est un spectre continu : on sait donc que le Soleil émet par incandescence.
Ensuite, en regardant le maximum le spectre (sa crête) on détermine la température de surface du Soleil.
Enfin, on peut citer la présence de raies d’absorption dans le spectre continu du Soleil. Cela nous renseigne sur la composition de l’atmosphère du Soleil (et aussi celle de la Terre).

Sur les lumières des étoiles et des galaxies lointaines, ils y a encore beaucoup plus de choses à dire…

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Typhonie écrit :

Qu'est-ce qu'un corps noir

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Le Hollandais Volant écrit :

@Typhonie : La couleur blanche est constituée de toutes les lumières mélangées. Le noir c’est l’absence de toute lumière.
Un corps noir, c’est quelque chose qui absorbe toute la lumière qu’on lui envoi, et qui rayonne uniquement sa propre lumière par incandescence.

Il s’agit d’un concept théorique, mais la réalité comporte quelques objets qui se rapprochent du modèle d’un corps noir :
— Le feu et les braises sont un corps noir.
— Le soleil et les autres étoiles sont considérés comme un corps noir
— Tout objet chauffé jusqu’à devenir lumineux (fer chauffé au rouge, par exemple), ou encore le filament d’une ampoule à filament, sont des corps noirs.

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Alice M écrit :

Bonjour, est ce que la relation de Planck (E=hf) s’applique à la lumière émise par un corps chaud (phénomène d’incandescence)?

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Le Hollandais Volant écrit :

@Alice M : bien-sûr, tous les photons ont une énergie qui dépend de sa fréquence.

Je pense (mais je peux me tromper — c’est juste que avait été une question personnelle) que la question sous-jacente à ta question est comment le corps-noir peut émettre un spectre continu, alors que h est toujours un quanta d’énergie.

En réalité, le spectre reste discret (discontinu), c’est simplement que les discontinuités sont très fines, beaucoup plus petites que ce qu’on peut voir. La raison provient du fait que le « corps noir » généralement étudié possède un certain nombre d’atomes, et donc que les niveaux d’énergie discrétisés de chaque atome finissent par former des bandes tellement les niveaux sont proches. On observe cela dans les molécules, par exemple.
Dans un échantillon de matière assez grand, le nombre de particules est déjà faramineux (de l’ordre de grandeur de la mole), et donc les bandes d’énergie finissent par être pratiquement remplies avec quasi-aucune discrétisation, d’où un spectre en apparence continu.

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Alice M écrit :

Merci pour votre réponse très complète qui répond parfaitement à ma question !

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GG écrit :

Bonjour
Totalement novice j vous remercie en premier lieu d la qualité de vos informations.

Mais étant d'un naturel pénible (curieux) je n'arrive pas comprendre comment se propage la Lumière.

Pour se propager doit exister un émetteur qui “ pulse ” les photons, qui les expulse constamment (si j'ai bien compris)

Mais quel est le générateur de ces pulsions. Autrement dit, qu'est-ce qui fait qu'une sorte de battement existe. (Je sais que le mot battement est faux mais c'est une image de ce que j'imagine être un faiseur de rythme)

De plus, dans cette logique de pulsations, à quel moment se forme l'onde et/ou le corpuscule ? Automatiquement avant la pulsation mais quand ?

GRAND MERCI d'avance pour votre réponse.

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Le Hollandais Volant écrit :

@GG : Bonjour !

Pour commencer, j’ai quelques autres articles sur la propagation de la lumière, ainsi que quelques propriétés qu’elle présente :

** Pourquoi la lumière va moins vite dans l’eau ou le verre ?
** Pourquoi la lumière se propage en ligne droite ?
** Pourquoi la vitesse de la lumière est-elle ce qu’elle est ?
** Comment fonctionne un miroir
** Pourquoi la direction de la lumière change-t-elle quand elle pénètre dans l’eau ?

Je t’invite à jeter un œil dessus, il y a des chances que cela réponde à certaines de tes questions (et aussi que ça t’en pose d’autres :D).

Autrement, il faut aussi prendre note que la lumière est à la fois une particule (un photon) et une onde (un système qui oscille). En physique quantique « moderne » on parle de paquet d’onde pour regrouper les deux. La lumière exhibe les deux propriétés : elle possède à la fois les propriétés des ondes, et celles des particules. Selon l’expérience que l’on est en train de mener, l’une ou l’autre de ces facettes peut être prépondérante toutefois. C’est pour ça qu’on peut parfois choisir, lors des explications, quelle facette l’on utilise pour parler de la lumière.
Dans mes articles, je parle davantage de son côté ondulatoire, mais il faut voir que ça n’est pas tout. Les ondes n’expliquent pas tout.

Dans le cas où l’on parle d’un photon : c’est l’électron d’un atome excité qui émet un photon. L’électron peut capter de l’énergie, et quand elle le relâche, elle le fait en lâchant un photon. Ce photon se déplace alors à la vitesse de la lumière. S’il y a beaucoup d’atomes et d’électrons excités, il y aura beaucoup de photons émis.
Mais un même électron ne va pas émettre 5 photons de suite, à moins d’être ré-excité entre chaque émission (et encore : les photons n’iront alors pas forcément dans la même direction). La production d’une particule se produit constamment au sein de la matière : généralement les particules possèdent une masse. Si un surplus d’énergie se trouve quelque part, l’énergie peut se convertir en masse et former une particule (la masse est une forme d’énergie, comme le montre la célèbre équation d’Einstein : Énergie = masse × c²).
Si l’on souhaite former des particules qui ont autre chose que de la masse ou de l’énergie (charge électrique, spin, charge quantique de couleur…) alors d’autres conditions doivent être respectées également.

Dans le cas où l’on parle d’une onde : c’est toujours l’électron qui émet l’onde. L’électron se déplace autour d’un noyau. L’électron est chargé électriquement : on a donc une charge en déplacement. Ceci induit un champ magnétique. Le déplacement de l’électron étant plus ou moins régulier et forme une trajectoire rebouclée sur elle-même (je simplifie un peu), cela fait que le champ magnétique induit est variable et oscillant. Ceci va induire un champ électrique. On a alors un champ magnétique et un champ électrique, l’un entretenant l’autre.
Lorsqu’un électron libère une quantité d’énergie, sa trajectoire autour du noyau de l’atome est modifiée, perturbée. Ceci va produire une onde électromagnétique « excédentaire » par rapport à la matière au repos, et on a produit une onde électromagnétique.


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