Il y a de vifs débats à ce sujet, mais historiquement il n’y a qu’une réponse valable : un siècle commence à 1.
Le siècle et le millénaire actuels ont donc débuté en 2001, et non pas en l’an 2000.
Pour comprendre d’où ça vient, il faut remonter à l’origine de notre calendrier.
Le calendrier grégorien et l’invention de l’an 1
Ce calendrier a été fixé par l’Église à l’époque où elle était la référence en matière de… tout.
Aussi, notre calendrier n’a pas débuté le jour de la naissance de Jésus-Christ. Durant un bon moment après sa naissance, les années n’étaient même pas comptées, car ce n’était pas ce qui importait.
Pour l’Église, il fallait surtout savoir quand avaient lieu les fêtes annuelles telles que Pâques, qui étaient définies selon des cycles lunaires et saisonniers (ce qui posait de temps en temps quelques problèmes).
Quand le Pape Jean 1ᵉʳ demandait en l’an 525 à Denys le Petit (un moine installé à Rome) de calculer la date de pâques pour l’année en cours, ce dernier se rendit compte qu’il pouvait étudier la bible et connaître la date de naissance du Christ !
Après quelques recherches et calculs (sans internet et sans calculatrice) il arrive à la conclusion qu’il se trouvait 525 années après la naissance de Jésus-Christ, qu’il décida de placer en l’an 1.
On va arrêter ici pour l’histoire et passer sur les math. Remarquons juste que la naissance de Jésus fut placée en l’an 1, et non l’an 0.
Il n’y a pas d’an 0
La naissance du Christ, ainsi que l’ère commune commence donc en l’an 1. Ceci est très simple à expliquer : le nombre « 0 » n’avait pas encore été admis en occident !
De plus, les nombres se notaient encore en chiffres romains, or, peut-être avez-vous constaté, mais il n’existe pas de « zéro », en chiffres romains !
La raison est superstitieuse : les Grecs et les Romains rejetaient le zéro, car il était symbole du vide et du mal. Cette superstition a été reprise par l’Église et donc associée au démon et même si les chiffres arabes (comportant un 0) arrivaient peu à peu ici, l’Église les interdisait.
Quoi qu’il en soit, si notre calendrier commence en l’an 1 plutôt que l’an 0, ça signifie que tout est décalé par rapport à ce qu’on ferait aujourd’hui.
Les siècles démarrent à 1 et pas à 0
Imaginons qu’un enfant soit né le premier janvier de l’an 1. Son premier anniversaire — celui où il aura 1 an — aura lieu le premier janvier de l’an 2. Ses 2 ans seront fêtés en l’an 3, et ainsi de suite.
En l’an 99, il a alors 98 ans et en l’an 100 il n’a que 99 ans.
Si cet « enfant » est un siècle, il aura 99 ans en l’an 100. Pour que le siècle soit révolu il faut attendre le premier janvier de l’an 101.
Le second siècle commence donc en l’an 101. Le troisième siècle commence en l’an 201, etc. Et ainsi de suite, le 19ᵉ siècle commence en l’an 1801, et le 20ᵉ siècle commence en l’an 1901.
Enfin, en tout logique, le 21ᵉ siècle commence en l’an 2001, qui marque également le début du 3ᵉ millénaire.
Ceci n’a empêché personne de fêter le passage à l’an 2000, et n’empêchera personne de fêter le passage de 2099 à 2100, mais ces dates ne sont pas le passage d’un siècle ou millénaire à un autre. C’est uniquement le passage d’un compteur rempli de « 9 » à un nombre rond, plus symbolique.
Références
- Zero, the Biography of a Dangerous Idea, Charles Seife, ISBN 0-965-001423 (chapitre 2).