Si vous conduisez, vous avez probablement déjà eu à souffler dedans : c’est l’éthylotest. Mais savez-vous comment il fonctionne ?
Éthylotest ou éthylomètre ?
L’éthylotest permet de tester la présence d’alcool — d’éthanol, plus précisément — dans l’air expiré.
C’est un test binaire : s’il est négatif, alors il n’y a pas d’alcool dans l’air expiré (et on peut alors conduire). S’il est positif, c’est que de l’alcool est détecté. Il est en revanche difficile d’évaluer la quantité d’alcool.
Pour doser la quantité d’alcool, il existe donc l’éthylomètre, qui mesure précisément la quantité d’alcool par litre d’air expiré. Il donne une valeur en milligramme d’alcool par litre d’air expiré.
L’éthylomètre permet de doser l’alcool dans l’air expiré, or la limite légale retenue concerne la quantité d’alcool dans le sang. Pour les faibles doses, une simple conversion permet d’estimer l’alcoolémie (donc dans le sang) à partir de la mesure du taux d’alcool dans l’air expiré. Pour les fortes doses, un test sanguin est nécessaire pour statuer le taux d’alcool dans le sang, nettement plus précis.
Comment il fonctionne ?
L’éthylotest fonctionne de façon assez directe.
On remplit en soufflant un ballon d’une contenance de 1 L. Ensuite, on vide ce ballon à travers l’éthylotest. Ce dispositif est rempli de petits cristaux de dichromate de potassium acidifié : ceux-ci sont de couleur orangée.
Si l’air du ballon que l’on envoie sur les cristaux contient de l’alcool, le dichromate de potassium réagit avec l’éthanol et forme de l’acide acétique (le même acide que dans le vinaigre blanc) et des ions chrome III :
Ces ions Cr3+ sont de couleur verte.
Par conséquent, si une personne alcoolisée expire à travers l’éthylotest, ce dernier passe de l’orange au vert et le test est positif.
Plus la quantité d’alcool dans le litre d’air expiré est grande, plus les cristaux deviendront verts. Sachant que les premiers cristaux à devenir vert sont ceux à l’entrée du test, et les derniers en sortie du test, la limite entre les cristaux devenus verts et ceux restés orange détermine de façon grossière la quantité d’alcool dans l’air expiré.
Il existe donc sur ces tests une marque censée montrer la limite à ne pas dépasser si l’on souhaite prendre le volant en toute légalité.
Disons enfin que l’éthylotest est à usage unique. Le dichromate de potassium étant par ailleurs un produit hautement toxique, il faut s’en débarrasser d’une façon responsable.
L’éthylomètre, quant à lui, peut être de deux types.
Les éthylomètres portatifs fonctionnent le plus souvent selon une méthode électrochimique impliquant l’éthanol de l’air expiré : une réaction chimique de réduction produit des électrons qui sont captés par un circuit électronique. Le courant produit est directement lié à la quantité d’alcool détectée. Le mécanisme général est celui d’une pile à combustible, le combustible étant ici l’éthanol.
D’autres éthylomètres, plus évolués et généralement non portatifs, utilisent comme l’éthylotest une réaction de coloration d’une phase liquide en présence d’éthanol. Un spectromètre mesure ensuite le changement de couleur et relie la variation de la couleur au taux d’alcool dans l’air expiré.
Conclusion
Loin d’être simpliste, le principe de l’éthylotest reste un test chimique de nature binaire (« oui / non »).
Le principe est le même que celui du test au sulfate de cuivre anhydre : ce cristal blanc vire au bleu « couleur Schtroumpf » en présence d’eau.
D’autres tests comme les tests de grossesse ou les tests antigéniques (pour détecter une infection d’origine virale) fonctionne aussi plus ou moins comme ça : un composé se colore en cas de présence d’une hormone ou d’un antigène, qui sont, après tout, des molécules également.