Encore une fournée !
Cette fois, deux chiffres pour vous montrer à quel point la vitesse de la lumière est extraordinaire et un fait étonnant à propos de l’air que l’on respire.
Une nanoseconde dans la passé.
Si vous parlez à une personne situé à ~30cm de vous, alors vous la voyez telle qu’elle était il y a 1 nanoseconde : vous parlez en fait à son empreinte dans la passé. La lumière voyage à une vitesse finie, et pour parcourir les 30 cm entre vous et votre interlocuteur, elle met 1 nanoseconde.
Si l’on ajoute le temps que met notre cerveau a analyser l’image perçue par les yeux il faut ajouter environ 50 millisecondes, ce qui est cinq millions de fois plus long que le temps mis par la lumière pour vous atteindre.
65 millions d’années lumières.
Si vous êtes sur une planète située à 65 millions d’années lumières de la Terre et que vous regardez la Terre avec un télescope, alors vous verrez les dinosaures recevoir un astéroïde sur la tête.
À ces échelles le temps de déplacement de la lumière est plus visible : le temps que la lumière venue de la Terre arrive jusqu’à l’autre planète, ils se seront écoulées 65 millions d’années.
Notez cependant que 65 millions d’années lumières c’est loin. Très loin. C’est environ 650 fois le diamètre de la Voie Lactée.
Ce qui pour nous est loin dans l’espace est également loin dans le temps.
À propos de l’air que l’on respire.
Une inspiration normale d’un adulte au repos représente un volume d’environ un demi-litre d’air, soit une masse de 0,6 grammes. On peut calculer le nombre de molécules que cela représente et l’on trouve $1,3\times 10^{22}$ molécules.
La masse de l’atmosphère est estimée à 5 milliards de millions de tonnes. Là aussi, on peut calculer combien de molécules ça fait et l’on trouve $1,0\times 10^{44}$ molécules, soit un « 1 » avec quarante-quatre « 0 » derrière.
Cela représente également $0,8\times 10^{22}$ inspirations.
On constate alors que l’on inhale plus de molécules à chaque inspiration qu’il n’y a d’inspirations disponibles dans l’atmosphère. Cela signifie que n’importe quelle inspiration contient au moins une molécule issue d’une précédente inspiration, peu importe la personne.
L’atmosphère ne se mélange pas instantanément, mais il existe des courant d’air atmosphérique qui mélangent très bien toutes les masses d’air et il suffit de quelques mois seulement pour qu’un nuage de poussières, de polluants ou d’air propre se dilue dans toute l’atmosphère.
Considérant cela, on peut dire que quand vous inspirez de l’air, vous inspirez à chaque fois au moins une molécule que César a un jour expiré. Ou Gengis Kahn. Ou Toutankhamon. Ou Einstein. Ou n’importe qui ayant vécu sur Terre !
On peut appliquer la même chose pour l’eau que nous buvons : en plus de contenir des atomes datant de 3 minutes après le Big Bang, l’eau que nous buvons a déjà été bue par pratiquement tous nos ancêtres. Et aussi par votre chien et tous les animaux, et même les dinosaures et sans oublier les plantes (et leurs ancêtres).