Un petit article avec des chiffres intéressants, ça faisait longtemps ! Voici donc le 16ᵉ épisode de la série devenue récurrente (les autres épisodes sont en bas de l’article).
50 à 60 km par an
C’est le déplacement qu’effectue le pôle Nord magnétique.
Le champ magnétique terrestre prend sa source avec des courants électriques dans le noyau en rotation de notre planète. Ce noyau tourne sur un axe qui ne coïncide pas totalement avec l’axe de rotation de la Terre. Il en résulte que le pôle Nord magnétique (et son pôle Sud) ne coïncident pas avec le pôle Nord géographique (et le pôle Sud géographique).
De plus, les fluctuations électromagnétiques au fil du temps dans le noyau font que le pôle Nord magnétique se déplace constamment : de l’ordre de 50 à 60 km chaque année.
Le pôle Nord magnétique, qui était au Canada avant l’an 2000, est désormais passé à côté du pôle Nord géographique, et glisse petit à petit vers la Sibérie.
0,5 %
C’est ce que l’on pèse de moins sur la balance en se trouvant à l’équateur, par rapport aux pôles (pôles géographiques). Quelqu’un qui pèse 100 kg aux pôles pèsera environ 99,5 kg sur l’équateur. Du moins, c’est ce que qu’affichera la balance.
En effet, le pèse personne nous affiche la force avec laquelle nous sommes retenus les pieds sur Terre. Il y a deux facteurs qui influent sur ça.
Premièrement, notre masse corporelle est fixe mais notre poids résulte de la force de gravité avec laquelle la Terre nous attire. Cette force dépend de la distance au centre de la Terre. Or, la Terre est aplatie aux pôles et bombée à l’équateur : on est donc plus proche du centre de la Terre quand on est situé sur un pôle. Il en résulte que l’on pèse un peu plus aux pôles, et un peu moins sur l’équateur.
Secondement, il faut prendre en compte l’effet centrifuge : la rotation de la Terre se fait suivant l’équateur. Sur l’équateur, on se déplace à environ 1 660 km/h à cause de la rotation terrestre. Ceci produit un effet centrifuge qui nous soulève un tant soit peu du sol. Cet effet diminue au fur et à mesure que l’on s’approche des pôles.
Sur les 0,5 % que nous pesons en moins, les deux tiers sont dus à l’effet centrifuge, et le tiers restant provient du rapprochement au centre de la Terre (source).
260 tonnes par jour
Il s’agit de la masse de gaz atmosphériques que nous perdons chaque jour dans l’espace. On parle d’échappement atmosphérique.
Dans l’air, les molécules se déplacent constamment et s’entrechoquent. La vitesse des atomes dépend de la température, mais la moyenne est de l’ordre de 1 800 km/h à température ambiante. Il s’agit d’une moyenne, donc certaines vont plus vite, même beaucoup plus vite que ça. Cette vitesse peut être acquise lors de chocs avec de particules cosmiques, des réactions chimiques, ou simplement de la distribution ordinaire des vitesses.
En particulier dans la haute atmosphère, certaines peuvent avoir des vitesses dépassant la vitesse de libération gravitationnelle : la vitesse au-delà de laquelle un corps ne retombe jamais sur son astre. Ceci est particulièrement vrai pour les gaz légers comme l’hydrogène ou l’hélium. À cet endroit, les chocs sont également plus rares du fait de la raréfaction des molécules et le libre parcourt moyen (déplacement avant un autre choc) peut être infini : une particule n’en heurte jamais aucune autre. Si toutes ces conditions sont réunies, un atome peut donc partir dans l’espace et être définitivement perdue pour notre atmosphère.
Dans l’ensemble, on estime à 260 tonnes de gaz qui s’échappe ainsi de notre planète. Chaque jour.
Bien sûr, notre planète capte également des débris et des poussières interplanétaires, et de l’ordre de 110 tonnes par jour. Cela ne compense donc pas l’échappement atmosphérique, ni quantitativement (on perd plus que l’on gagne) ni qualitativement : on perd des gaz et on gagne de la poussière solide.
Ce phénomène est d’ailleurs un défi concernant une éventuellement terraformation de la planète Mars : Mars est moins massif que la Terre, donc l’échappement est favorable, la vitesse de libération étant plus facile à atteindre, et l’absence de bouclier magnétique favorise également l’interaction avec les vents solaires et particules cosmiques.
Ah, la science : (épisode 15 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.)