C'est un symbole que l'on retrouve sur la plupart des emballages de produits, alimentaires ou non : bouteilles de boisson, conserves, pots de sauce ou de yaourts, paquets de chips : le symbole « ℮ », appelé "symbole estimé".
Il est apposé après l'indication de la quantité de produit contenu dans l'emballage. Par exemple, une bouteille d'eau indiquera « 1,5 L ℮ », au lieu de simplement mettre « 1,5 L » :
La raison d'être de ce symbole n'est pas seulement légal (directive européenne 76/211/EEC), il a surtout une origine technique.
De la quantité de produit dans un emballage
Quand un emballage (bouteille, boîte de conserve, sachet...) est rempli d'un produit (boisson, légumes, chips...), une certaine quantité de produit doit être mis dans l'emballage. Si le pot de confiture indique 1 kg, alors il doit contenir effectivement 1 kg de confiture.
Il y a cependant une tolérance acceptable : ainsi, notre pot de 1 kg dispose d'une tolérance négative de 1,5 % sur la quantité de produit. Le pot doit donc contenir au minimum 985 grammes de confiture. De plus, sur un lot de pots de confiture, la moyenne de masse de confiture ne doit pas être en dessous de 1 000 grammes.
Ceci signifie que si, dans un lot, un pot contient moins de confiture alors un autre pot en contiendra un peu plus. C’est le cas dans les contrôles statistiques, où l’on contrôle par échantillon seulement.
Cette tolérance est là d'un besoin technique : dans l'industrie, les pots sont remplis hors de la vue du consommateur et à la chaîne par une machine dont les réglages ne sont pas infiniment précis.
La quantité peut aussi dépendre du produit : il ne sera pas vendu un sachet de 7,5 pommes pour atteindre exactement la quantité de 1,5 kilogrammes de l'étiquette. Normalement, il sera alors fait un sachet de 8 pommes entières (légalement l'erreur doit être favorable au consommateur) ou le prix ajusté exactement au poids acheté.
Bien-sûr, l'industriel qui veut vendre son produit avec ce logo doit pouvoir prouver aux autorités compétentes (DGCCRF, par exemple, en France) que des mesures régulières sont effectuées pour justifier de la conformité des quantités présentes dans les emballages qui sortent de l’usine pour être mises en rayon.
Ainsi, d’après la réglementation, tous les emballages présentant moins de deux fois la tolérance (donc −30 grammes au lieu des −15 grammes sur notre pot de confiture de 1 kg) ne peut être vendu avec ce logo. De plus, si certains pots manquent effectivement jusqu’à 30 grammes de produit, d’autres pots doivent les compenser, en moyenne.
Tolérances pour les produits
Les tolérances sur la quantité d'un produit dépend de la quantité totale de produit. Ainsi, une bouteille de 2 L n'aura pas la même marge qu'une cannette de 33 cL.
D'ailleurs, toutes les tolérances ne sont pas non plus calculées de la même façon : selon le poids/volume de produit, la tolérance peut-être absolue (15 grammes, par exemple) ou relative (1,5 % du poids nominal). L'ensemble est répertoriés ci-après :
Tolérances négatives acceptées | |
---|---|
Quantité nominale (g ou mL) | Tolérance |
5–50 | 9 % |
50–100 | 4,5 g ou mL |
100–200 | 4,5 % |
200–300 | 9 g ou mL |
300–500 | 3 % |
500–1000 | 15 g ou mL |
1000–10000 | 1,5 % |
On peut constater que plus la quantité de produit augmente, plus la tolérance relative diminue, passant de 9 % pour les tout petits volumes à seulement 1,5 % pour les volumes d'un litre ou plus.
En revanche, il faut voir que la tolérance absolue, elle, augmente : 9 % de 50 mL correspond à 4,5 mL, alors que 1,5 % de 10 000 correspond à 150 mL !
Dans tous les cas, ces valeurs ne concernent que les tolérances négatives : il n'y a pas de limites sur ce que l'industriel peut mettre en plus dans ses emballages. Si votre emballage d'une quantité nominale de 500 grammes contient 642 grammes, tant mieux pour vous.
Enfin, d'autres produits possèdent également des indications relatives à des quantités moyennes dans les emballages.
Les boîtes de chaussures, par exemple, peuvent ainsi porter la mention amusante « contient en moyenne 2 chaussures ». Ceci est pour éviter les procédures légales d'un client qui se retrouverait avec une seule chaussure dans sa boîte (alors qu'un simple retour en magasin suffirait à compléter la paire, l'absence d'une chaussure dans une paire étant manifestement une erreur d'emballage d'origine technique ou humaine).