En ce Jour de l’An, on vous a probablement souhaité la bonne année un gogool de fois, mais je vous la souhaite ici une fois de plus quand même : bonne année à tout le monde !
Mais au fait, savez-vous vraiment ce qu’est une année ?
La durée de révolution de la Terre autour du Soleil ? Oui, mais comment ? Car la Terre ne passe pas toujours au même moment au même endroit ni au même endroit. Voyons tout ça.
On distingue plusieurs années : l’année civile, l’année solaire, l’année sidérale et l’année anomalistique (oui, ça devient de plus en plus compliqué, aussi je vais m’arrêter ici, car il y en a d’autres, comme l’année sothiaque, en référence à l’étoile Sirius ; draconitique, qui fait intervenir l’orbite de la Lune ou l’année scolaire qui n’a rien à voir).
L’année civile
C’est l’année des calendriers, qui commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Elle compte un nombre entier de jours.
Ce dernier point est important car du point de vu astronomique, rien n’oblige la période de révolution d’être un multiple entier de la période de rotations d’un astre. En réalité, ce n’est même jamais le cas, et la Terre n’est pas une exception.
La particularité du calendrier civile est donc simplement une commodité. Si l’année civile autorisait des fractions de jours, alors elle durerait 365 jours 5 heures 49 minutes et 12 secondes.
2020 a été, comme 2016,une année bissextile, donc à 366 jours : le jour de plus que les autres années compensant les heures accumulées au cours des 4 dernières années.
Une année sur 4 est ainsi bissextile… ou pratiquement.
L’année solaire (ou année tropique)
Elle rend compte des saisons et de la position du Soleil dans le ciel. Par exemple, une année solaire sépare exactement deux équinoxes de printemps, ou exactement deux solstices d’été.
L’année solaire est estimée (en 2000) à 365 jours 5 heures 48 minutes 45,25 secondes. C’est donc légèrement moins que l’année civile.
La raison à l’existence de cette année est que l’axe de rotation de la Terre oscille, comme une toupie sur le point de s’arrêter. On appelle cela la précession, et on parle ici de la précession des équinoxes :
Le cycle de la précession des équinoxes pour la Terre est de 26 000 ans environ.
Une conséquence de cette précession est que le pôle nord géographique ne pointera pas toujours au même endroit dans le ciel. Actuellement pointant vers l’étoile polaire, d’ici quelques milliers d’années ça ne sera plus le cas. L’étoile la plus proche du nord en l’an 3 100 et jusqu’à l’an 5 300 sera γ Cephei.
L’année sidérale
Cette définition de l’année prend pour référence la position du Soleil dans le ciel, sur le fond composé des autres étoiles. En effet, au cours de l’année, les constellations visibles dans le ciel varient pour une heure donnée de la nuit. Quand on retrouve les mêmes constellations au même endroit et à la même heure dans le ciel, alors il s’est passé une année sidérale.
Cette définition de l’année est encore différente en durée : elle dure (pour l’an 2000), 365 jours 6 heures 9 minutes 10 secondes (soit 20 minutes de plus de l’année tropique).
La différence ici ne provient que de sa définition : l’année tropique ne considère que la position du Soleil dans le ciel, alors que l’année sidérale (du latin « sider », étoiles) prend en compte les autres étoiles visibles. Il se trouve qu’à cause de la précession des équinoxes — là encore — il faut attendre quelques minutes de plus, pour que le Soleil rattrape la position des autres étoiles décalées à cause de la précession des équinoxes.
L’année anomalistique
Il s’agit de la durée entre deux passages de la Terre au périhélie.
L’orbite de la Terre autour du Soleil n’est pas un cercle parfait mais plutôt une légère ellipse. Il y a donc un point de l’orbite où la Terre est au plus proche du Soleil : c’est le périhélie, et un point où il est au plus loin : l’aphélie.
Cette orbite elliptique se trouve être elle-même en rotation autour du Soleil : l’ellipse change d’orientation au fil des années, notamment à cause de l’influence gravitationnelle des autres planètes proches (comme Vénus) ou très massives (comme Jupiter) :
Il faut environ 112 000 ans pour que l’orbite fasse un tour complet.
L’année anomalistique dure 365 jours 6 h 13 min et 52,539 secondes, légèrement plus longue que l’année sidérale. Là encore, l’allongement est là pour laisser à la Terre le temps de rattraper le point de périgée qui s’est décalé durant l’année précédente.
Conclusion
Notre définition du jour, ou de l’année provient toujours du cycle des astres. Historiquement, ça a toujours été les astronomes et les savants qui ont défini les calendriers et les horloges. Cependant, avec l’évolution de la science et de la connaissance, nos calendriers se sont précisés au fil des siècles et plusieurs définitions de « l’année » sont apparues.
Selon de quoi on parle, il convient donc de se mettre d’accord. Dans la vie courante, nous employons ainsi tout simplement le calendrier civil.
Oh, et concernant les feux d’artifices, pour savoir comment on fait toutes ces couleurs, c’est par ici !