Il est très courant de confondre la chaleur et la température, et bien que ces notions soient liées, elles sont à distinguer.
Définitions simples
La chaleur n’est pas à confondre avec l’énergie thermique. L’énergie thermique est contenue dans un corps. La chaleur correspond au transfert de cette énergie d’un corps à un autre.
Il est éventuellement possible de l’utiliser pour s’en servir (pour chauffer par exemple, ou alimenter un moteur).
La température est l’agitation de l’atome. C’est sa vitesse d’agitation au sein de la structure solide ou liquide qui la contient, ou bien sa vitesse de déplacement dans un gaz.
Température, énergie thermique et chaleur restent liés : un corps à haute température contient plus d’énergie que le même corps à basse température. Et plus la température est élevée, plus le corps est susceptible de produire de la chaleur, et donc de libérer de l’énergie thermique.
L’énergie thermique contenue dans un corps, et la chaleur produite dépend de la constitution de ce corps (eau, bois, roche…), de sa taille (un plus gros objet chauffera plus longtemps qu’un petit), et sa température.
La température, en revanche, ne dépend pas de tout ça : une petite tasse d’eau bouillante ou une grande casserole sont toutes les deux aussi chaudes.
Deux choses différentes malgré tout
De l’eau bouillante, c’est chaud non ? Si vous en recevez sur les doigts, vous risquez de vous brûler sévèrement. Pourtant, l’eau bouillante n’est toujours qu’à 100 °C.
Parallèlement, tout le monde a déjà utilisé les bâtonnets d’étincelles, lors des fêtes de fin d’année ou sur un gâteau. Ces étincelles ne brûlent pas la peau, et pourtant leur température excède 1 000 °C !
Alors où est le problème ?
En fait, une étincelle est juste une poussière se trouvant à très haute température : elle est peut-être extrêmement chaude, mais elle est très petite. Elle ne transporte donc que très peu d’énergie : sa capacité à chauffer est très faible et peut très difficilement vous brûler.
Au contraire, avec l’eau bouillant que vous recevez sur votre main (je ne vous le souhaite pas), c’est une grande quantité d’eau que vous recevez, et même si 100 °C est moindre que 1 000 °C, la quantité d’énergie reçue sur votre peau est beaucoup plus importante.
Ici, la quantité totale d’énergie que l’on reçoit joue davantage que la température : c’est bien l’énergie reçue qui détruit les tissus et les cellules.
Notes
Chauffer sans changer la température !
On dit parfois que chauffer un corps implique d’augmenter la température de ce corps. Ceci est souvent vrai, mais pas toujours.
Voici un contre-exemple : prenez un glaçon à 0 °C. Si vous le chauffez, il restera à 0 °C, mais il va fondre. L’énergie thermique de l’eau composant le glaçon a augmenté, mais sa température n’a pas évoluée.
Le truc ici est que le passage de l’état solide à l’état liquide demande de la chaleur (cette chaleur très spécifique est nommée enthalpie de changement d’état, ou chaleur latente) : l’eau va donc fondre plutôt que monter en température.
Réciproquement, on peut alors comprendre que geler un verre d’eau libère de l’énergie. Ce principe est utilisé dans les petites chaufferettes de poches en hiver : quand vous activez le petit « clic », le liquide sursaturé se solidifie et libère son énergie sous la forme de chaleur latente de solidification.
Notion de température ressentie
Enfin, d’un point de vue de la perception humaine, on distingue la température ambiante de la température ressentie.
Ceci provient du fait que le corps humain chauffe l’air à son contact et s’entoure ainsi d’une pellicule d’air chaud. S’il y a un coup de vent, cet air chaud est remplacé par de l’air froid et l’on a froid.
Sans le vent, l’air chaud reste globalement au contact de la peau, la protégeant. Mais s’il y a beaucoup de vent, l’air chaud est sans cesse perdu et le corps n’est plus protégé. Le ressenti est alors nettement plus froid, comme s’il faisait quelques degrés de moins.
L'humidité relative joue également un rôle : si l’air est humide, le corps transpire moins et conserve mieux sa chaleur. L’air sec est donc ressenti comme plus frais que l’air très humide (c’est particulièrement visible en été).
Aussi, vous aurez souvent beaucoup plus chaud au bord de la mer qu’en milieu des terres : l’air étant humide sur les littoraux, votre corps ne peut pas évacuer sa chaleur par transpiration et vous avez plus chaud.