Les marées sont la montée et la descente de la mer sur plusieurs mètres, deux fois par jour.
On explique ce phénomène par les attractions gravitationnelles de la Lune et du Soleil sur l’eau : ces deux astres tirent un peu l’eau vers eux, formant un bourrelet à la surface des océans.
Dans les faits, on observe deux bourrelets : un du côté de la Lune et un du côté opposé :

La vague du côté de la Lune est facilement expliquée : la Lune attire l’eau vers elle et ça fait un bourrelet. Mais pourquoi y a t-il aussi un bourrelet de l’autre côté ?
En fait, l’eau n’est pas la seule à être attirée : la Terre l’est également. En plus, l’est n’est pas seulement attirée, mais elle est aussi éjectée par la force centrifuge due à la rotation terrestre.
La masse totale de la Terre est divisible en trois parties : l’eau du côté de la Lune, la Terre à proprement parler, et l’eau du côté opposé. L’ensemble de tout ça peut être nommé « le système terrestre », qui tourne sur lui-même en 24 heures.
Si on divise ce système en trois sous-systèmes, c’est parce que c’est ce qui se passe ici. La force de gravitation de la Lune diminue avec la distance à la Lune : l’eau proche de la Lune est donc très attirée, la Terre est moyennement attirée et l’eau de l’autre côté est peu attirée :

L’eau du côté opposé à la Lune est plus faiblement attirée que la Terre en elle-même : c’est comme si la Terre était éloignée de cette masse d’eau.
On peut dire que ce n’est pas l’eau qui forme une vague à cet endroit là, mais que c’est tout le reste de la planète qui forme un creux partout ailleurs. Évidemment, dans le référentiel terrestre, c’est bien une vague qui se forme du côté opposé à la Lune.
De plus, les effets de la force centrifuge jouent aussi un rôle et accentuent les vagues là où elles sont les plus hautes en les rehaussant un peu plus. Aussi, sachez que les mers ne sont pas seules à être soumises aux marées, mais les terres également. Mais comme les continents sont plus rigides que l’eau, la déformation est moins grande (seulement une quarantaine de centimètres, contre plusieurs mètres pour l’eau).
Le Soleil a le même effet que la Lune sur l’eau de la Terre. Le Soleil est beaucoup plus éloigné de la Terre que la Lune, mais sa masse bien plus importante compense l’éloignement.
Si l’actualité parle des très grandes marées en ce moment, c’est que nous sommes en présence de plusieurs phénomènes combinés, et tous seront à leur maximum le 21 mars 2015 :
- la Lune et le Soleil seront alignés avec la Terre : les forces de marées sont donc ajoutés « au mieux » ;
- la Lune sera à son point le plus proche de la Terre sur son orbite (on parle de périgée) ;
- l’équinoxe : ce jour là dans l’année, le Soleil est pile au dessus de l’équateur : l’axe Terre-Soleil forme donc un angle droit avec l’axe de rotation terrestre : ceci accentue les marées dans le sens où une plus grande partie de la planète (et donc des océans) est soumise à l’influence gravitationnelle du Soleil en période diurne ;
- la Terre est actuellement assez proche du Soleil. Notre planète passe par le point le plus proche du Soleil (point nommé le périhélie). Ce passage a lieu tous les ans, en début d’année (le 3 janvier précisément).
Ces situations se produisent régulièrement (respectivement chaque mois, chaque mois, deux fois par an et chaque année), mais ils ne sont pas toujours combinés aussi bien : ceci n’arrive en effet qu’une fois tous les 18 ans, provoquant ces très grandes marrées.