Photo de plusieurs Baobabs.
Cela faisait longtemps que le dernier article « Ah, la science » était sortie. Alors en voici un avec, comme toujours, quelques chiffres scientifiques intéressants ou impressionnants sortis de leur contexte.

650 grammes

Il s’agit de la masse corporelle que l’on perd quotidiennement rien qu’en respirant.

En inspirant, on capte de l’oxygène (O2), et en expirant, on perd du dioxyde de carbone (CO2). La différence entre les deux, le carbone (C), est issue de notre nourriture et est ainsi perdu.
En sus, nous expirons également de la vapeur d’eau (H2O), dont les constituants viennent également de notre nourriture : les glucides et lipides étant essentiellement composés de carbone, d’hydrogène et d’oxygène.

La masse que l’on perd quand on « perd du poids » part essentiellement en CO2 par expiration. Le fait étant que l’on expire davantage de carbone que notre alimentation en apporte et notre corps perd de la masse. Ce sont les produits de la décomposition de ces glucides et lipides par l’activité des cellules de notre corps que l’on rejette.

Ceci est aidé par l’activité sportive : quand on pratique du sport, les muscles sont davantage sollicités et ont besoin de plus d’énergie libérées par l’oxydation des sucres et des graisses. Les produits de cette oxydation (dioxydes de carbone et eau) sont produits en plus grande quantités et l’on doit respirer beaucoup plus pour tout rejeter (d’où le fait qu’on respire bien plus quand on fait du sport).

À raison de 30 mg par expiration et 15 respirations par minute, cela représente environ un demi-kilo de matière, dont environ 290 grammes de carbone piégé dans 1 kg de CO2 (le O2 provient, lui, de l’air). Bien sûr, ce CO2 fait partie du cycle du carbone et n’est pas celui responsable du réchauffement climatique.

Cette masse perdue vient s’ajouter à la masse que l’on élimine quand on va aux toilettes, ainsi qu’à la masse perdue par la transpiration et la perte de peau morte ou de cheveux, qui se renouvellent également de façon constante.

(source)

40 000 000 000 000 000 000

Il s’agit d’une estimation du nombre de trous noirs dans l’univers visible.

On estime à plusieurs centaines de milliards le nombre de galaxies dans l’univers visible, et à plusieurs centaines de milliards également le nombre d’étoiles dans chaque galaxie. Certaines de ces étoiles finissent en trous noirs à la fin de leur vie (quand elles s’effondrent, et si elles sont assez massives). Le nombre total de trous noirs serait ainsi estimé à 40 milliards de milliards, et cela représente environ 1 % de toute la masse (baryonique, donc la masse normale) de l’univers visible.

(source)

7 800 bars

Une pression ici : il s’agit de la pression exercée par l’eau qui gèle.
La glace flotte sur l’eau : ceci provient du fait que la glace est moins dense que l’eau. Si une certaine quantité d’eau gèle, la glace obtenue occupe un volume plus grand. Si l’eau se trouve dans un tuyau de canalisation et gèle, l’expansion de la glace exerce une pression pouvant faire éclater les tuyaux, généralement de cuivre. La pression exercée lors de ce phénomène est incroyablement élevée et peut atteindre ainsi 7 800 bars.
C’est 7 fois la pression qui règne tout au fond des fosses Marianne, l’endroit le plus profond de l’océan Pacifique, ou encore 7,8 tonnes par centimètre carré.

L’eau liquide est composée de molécules désordonnées. Quand elle gèle, les molécules s’organisent en structure cristalline et pour l’eau, cette structure ordonnée occupe plus de volume que la structure liquide désordonnée. C’est quelque chose qui n’est pas très commun parmi les matériaux, et on l’appelle l’anomalie dilatométrique. Cette « anomalie » est partagée avec le gallium (un métal liquide à 29 °C) et le plutonium. Seule une poignée de matériaux la présentent.

Ainsi, lorsque l’on stocke ces matériaux, il faut faire attention au récipient et à la température. Pour l’eau, on ne stocke jamais une bouteille pleine au congélateur, surtout si elle est en verre. On fait aussi attention aux canalisations quand il gèle.

Plus surprenant, certains arbres peuvent également exploser quand il gèle très fort : l’eau qui gèle écarte les fibres du bois et fait violemment éclater l’arbre.

(source et source)

(Épisode 14, 13, 12, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1.)

(image d’en-tête de Rod Waddington)

3 commentaires

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Juju écrit :

En effet, il est étonnant que quelque chose "en désordre" occupe moins de place que "rangé" (Cristallisé pour l'eau ci-dessus).
D'autant plus que c'est identique dans l'autre sens (vaporisation).

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Claire écrit :

Merci pour ces chiffres qui sont impressionnant! Je ne pensais pas que l'eau qui gèle pouvait exercer une telle pression! C'est juste incroyable! Comment ont-il fait pour estimer cette valeur?

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Le Hollandais Volant écrit :

@Claire : Je vois plusieurs méthodes personnellement :
– réaliser des tests avec des éprouvettes métalliques, et mesurer la déformation obtenue avec l’eau qui gèle, connaissant les modules d’élasticité de ces métaux (donc la pression requise pour les déformer)
– utiliser un diagramme de phase pression / température, qui personne de calculer combien d’eau devient de la glace, quel volume cela représente, et enfin quelle pression cela constitue sur un métal donné (à nouveau en utilisant son module d’élasticité, ou bien le module de Young, le coef de Poisson, ou d’autres ; je ne suis pas assez calé dans ce domaine pour distinguer tout ça).


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