L’effet Casimir (du nom de Hendrick Casimir, pas du dinosaure) est une mystérieuse force produite par le vide entre deux plaques parallèles.
Le travail de cette force est parfois décrite comme l’énergie du vide. Cette dénomination n’est pas totalement fausse, mais il ne semble pas possible de pouvoir en faire une source d’énergie pour autant.
Le vide… quantique
Pour comprendre l’effet Casimir, il faut visualiser le vide.
Comme je l’expliquais dans mon article sur « Rien », même dans un vide sans matière, il subsiste des fluctuations dans les champs quantiques, comme le champ électromagnétique. Ces fluctuations du champ électromagnétique, prennent la forme de photons, qui apparaissent et disparaissent de façon aléatoire. Ces photons sont caractérisés par leur longueur d’onde (leur énergie).
L’effet Casimir
Maintenant, plaçons nous dans le vide. Prenons deux plaques parallèles (comme des miroirs) que l’on sépare d’une distance $l$ très faible, de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde des photons .
Entre les deux plaques, seuls les photons de longueur d’onde égale à un multiple entier de $l$ peuvent exister (comme la corde d’une guitare, qui ne peut vibrer qu’à une fréquence égale à un multiple entier de la fréquence fondamentale). L’intérieur des plaques ne voit donc apparaître que certains photons spécifiques.
À l’extérieur des plaques, par contre, il n’y a pas de contrainte : si les plaques sont dans un espace supposé infiniment grand (par rapport à $l$), des photons de toute longueur d’onde peuvent exister :
Si l’on considère maintenant la pression radiative (pression des photons) exercée sur les plaques, on voit que la somme totale de la pression à l’extérieur des plaques est plus importante que celle produite dans l’espace entre les deux plaques, tout simplement par ce qu’il y a plus de photons à l’extérieur.
L’effet Casimir se manifeste alors : sous l’effet de la différence de pression, les deux plaques vont se rapprocher.
Vous avez bien lu : le vide peut déplacer des choses.
Si on arrive à capter l’énergie produite lors du déplacement de ces plaques, on peut capter un peu d’énergie du vide.
Cette force de Casimir entre deux plaques parallèles placées dans le vide a depuis été mesurée expérimentalement à plusieurs reprises et elle existe. Elle reste cependant difficile, voire impossible de l’exploiter.
L’effet Casimir dans la mer ?
Le vide n’est pas le seul endroit où l’on peut rencontrer ce phénomène.
Si on place deux plaques dans l’eau, des vagues (ondes) arrivent également de tous les côtés. Là aussi, toutes les ondes ne sont pas admises entre les deux plaques et l’on observe une différence de pression de chaque côté des plaques. Là aussi, il apparaît une force qui finit par coller les deux plaques entre elles.
Ce phénomène avait déjà été observé en 1836 par P. C. Caussée, comme il dit dans son livre l'Album du Marin : deux bateaux voguant de façon parallèle finissent par se rapprocher, à cause de l’absence de certaines vagues dans l’espace entre les deux navires.
Ce phénomène a été expliqué en 1996 seulement, et constitue un effet analogue à l’effet Casimir hors du cadre de la physique quantique.