appareil à IRM
À la différence de l’imagerie par rayon-X qui fonctionne en envoyant des rayons donnant de vous une image à la façon d’un pochoir, l’IRM, ou l’imagerie par résonance magnétique fonctionne grâce à des propriétés quantiques de l’hydrogène et d’importants dispositifs magnétiques.

Pour fonctionner, on place le patient dans un puissant champ magnétique : 100 000 fois le champ magnétique terrestre, ce qui est suffisant pour que les noyaux d’hydrogène s’orientent tous dans le même sens.
Le corps humain étant majoritairement composé d’eau, et l’eau majoritairement composé d’atomes d’hydrogène, ceci concerne environ 60 % des atomes de notre corps.

On envoie ensuite des impulsions magnétiques (appelées radiofréquences, transversales au champ principal) qui vont détourner les atomes d’hydrogène de leur alignement. Le changement d’orientation des noyaux d’hydrogène va induire un bref courant électrique dans les capteurs de l’appareil :

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Schématisation du fonctionnement d’un appareil d’imagerie par RMN.
1. On place le sujet dans un puissant champ magnétique $B_0$ (en bleu). 2. On envoi des impulsions radiofréquence transversales sur le patient (rouge). 3. On détecte avec un capteur la réaction à ces radiofrquences des atomes de notre corps (en vert).

Ce sont ces courants électrique qui vont permettre de produire une image. En effet, les différents tissus dans les divers organes du corps sont plus ou moins denses en hydrogène et la réponse électrique de chaque région du corps est donc différente. Chaque région du corps apparaît donc distinctement sur les images finales. Connaissant la cartographie d’un corps « sain », on repère rapidement la présence de choses inhabituelles, comme une tumeur.

L’appareil à IRM ne détecte que les atomes d’hydrogène. La structure particulière du noyau d’hydrogène lui confère un moment magnétique nucléaire non nul, c’est à dire que leur noyau agit comme de petits aimants. L’appareil à IRM ne fait alors qu’exciter ces petits aimants et en détecter la réponse (un courant induit).
Pour accentuer l’effet obtenu à l’écran, on injecte parfois au sujet une solution contenant des éléments sensible aux impulsions magnétique comme du gadolinium, des oxydes de fer ou du manganèse.

L’imagerie basée sur l’orientation des atomes d’hydrogène soumis à un champ magnétique intense fait partie de ces technologies issues de l’astronomie et de l’exploration spatiale.

Les nuages d’hydrogène présents dans l’espace sont parfois soumis à des vents stellaires et d’autres sources de champs magnétiques intenses, et ils réagissent à ça. Si de la lumière nous arrive en traversant cet hydrogène, elle est légèrement altérée (par effet Zeeman ou effet Stark), et ces altérations sont interprétables par les astrophysiciens.

Ce n’est qu’après que cette méthode a été appliquée au domaine médical.

Comme pour tant d’autres choses, donc, si vous êtes sauvés aujourd’hui grâce à la découverte à temps d’une maladie au moyen d’un appareil à IRM, c’est grâce aux investissements faits il y 50 ans dans l’astronomie. Tout comme les investissements aujourd’hui produiront des retombées positives dans plein de domaines dans le futur.

Ressources :

image d’en-tête de Liz West

6 commentaires

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Juju écrit :

A ce propos, c'est quoi les "ondelettes" ?

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Le Hollandais Volant écrit :

C’est pour schématiser la réponse de ton corps au champ magnétique. C’est le champ magnétique (émis par le corps) que l’on capte dans le détecteur et qui permet de faire l’image finale.

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Lokoyote écrit :

Pour info, le vrai nom de l'IRM c'est l'IRMN (comme RMN) sauf qu'on a viré le "Nucléaire" car ça faisait peur... Ce que je conçois.

Pour avoir fait de la RMN en biochimie, l'analyse des spectres permet aussi de connaître la structure d'une molécule ! Je trouve ça fou personnellement.

En tout cas, très bon article LHV !

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papydéas écrit :

"Pour fonctionner, on place le patient dans un puissant champ magnétique : 100 000 fois le champ magnétique terrestre" et donc je suis interdit d'IRM à cause de la présence d'un éclat métallique dans l’œil droit (travail des métaux) détecté par radiographie avant IRM mais tous les hôpitaux
n'appliquent pas cette mesure(?)

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Le Hollandais Volant écrit :

@papydéas : Exact ! J’ai été travailleur dans le métal également, avec abrasage, lime, etc.
C’est quelque chose qu’il faut savoir et qu’il faut toujours dire au médecin qui nous prescrit une IRM.

Généralement, on te fait passer un radiographie, précisément pour ça. Dans votre cas, c’est ce qui a été fait et c’est bien.

Si ça n’avait pas été fait, l’éclat métallique aurait été projeté dans tous les sens sous l’effet du champ magnétique, pouvant détruire l’œil voire davantage.

Pour info, les champs magnétiques sont si intenses qu’il suffit qu’une chaise en métal ou un extincteur soit dans la pièce pour qu’elle vole à travers la pièce. Dans cette vidéo, ils font une démonstration de ça. Quand ils mettent une clé dans la machine, ils mesurent une force allant de 150 à 250 kilos qui tire sur la clé. Sur une chaise en métal qu’ils approchent, la force termine à environ 950 kilos…

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Barby écrit :

Pour travailler en imagerie médicale, on doit poser la question à tout patient qui vient pour une IRM. Idem pour les tatouages, défibrillateurs, pacemakers, valves cardiaques, etc., on a l'obligation de les recenser, et de refuser le cas échéant.
Si certains ne le font pas, leur responsabilité est engagée. Une IRM, ce n'est pas un jouet.

Toutefois, en fonction de la partie du corps à examiner et de la taille/du placement de l'éclat métallique, le médecin radiologue peut décider de quand même faire passer l'examen.


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