Jaune fluo, rose fluo, orange fluo… Tout le monde a déjà vu ces couleurs, que ce soit sur des post-it ou avec des surligneurs ou ailleurs.
Ces couleurs ne sont pas ordinaires : elles attirent le regard, elles semblent particulières. Et elle le sont effectivement, mais pourquoi ? et surtout comment ça marche ?
Le fonctionnement des couleurs
Quand on dit d’un objet qu’il est jaune, c’est parce que la lumière qu’on en reçoit est jaune. Dans le cas d’un crayon de couleur jaune, la lumière blanche d’une lampe ou du soleil arrive sur le crayon, et seule la couleur jaune (et les combinaisons de couleurs qui donnent le jaune) est renvoyée (le reste est absorbé).
Notre œil reçoit donc de la lumière jaune et le crayon apparaît effectivement jaune.
Étant donnée qu’une partie seulement de la lumière est renvoyée, on parle de « synthèse soustractive » : le crayon soustrait des couleurs (rouge, vert…) à la lumière ambiante.
Conséquence sur la luminosité
Pour le crayon jaune, si l’on analyse le processus, on constate que le crayon reçoit de la lumière blanche (composée de toutes les couleurs), mais n’en réémet qu’une fraction. Un crayon jaune est bien jaune, mais comme il renvoie moins de lumière visible qu’il n’en reçoit, il apparaîtra forcément moins lumineux que la source de lumière.
Pour qu’un objet apparaisse plus lumineux que son environnement, il doit émettre plus de lumière qu’il n’en reçoit. Ceci est possible si l’objet est une source lumineuse : une lampe, une bougie, sont plus lumineuses que leur environnement et on les perçoit comme lumineux.
Et les post-it fluos ? Ils semblent lumineux, eux !
Et bien elles le sont ! Les objets fluos émettent davantage de lumière visible qu’ils n’en reçoivent !
Comment est-ce possible ?
Il faut savoir que la lumière ambiante (celle du soleil par exemple) contient des rayons lumineux invisibles à l’œil : les rayons infrarouge ou ultraviolet, par exemple. Il peut y en avoir beaucoup ou très peu, l’œil ne verra pas la différence.
Notre couleur fluo, par contre, contient des encres spéciales, dites fluorescentes : elles absorbent ces rayons UV invisibles, la transforment et réémettent de la lumière visible.
L’encre transforme une partie de la lumière invisible en lumière visible : à l’œil, ils sont plus lumineux que la lumière ambiante.
Ceci est très facilement vérifiable sous une lampe UV : les UV sont invisibles et la lampe semble noire, mais un objet fluo comme un post-it, lui, rayonne de la lumière visible comme si c’était une source lumineuse !
C’est pour cette raison que les post-it, et tous les objets fluos attirent le regard.
Autres formes de fluorescence
Il n’y a pas que les feutres ou les post-it qui sont fluos.
Vous avez déjà vu des chaussettes ou des chemises blanches sous la lumière noire (lumière UV, en boîte de nuit) ?
Le blanc ressort très fortement : c’est une forme de fluorescence, les pigments blancs absorbent eux-aussi les UV pour réémettre de la lumière visible, et donc devenir plus lumineux à nos yeux. Certaines lessives possèdent des pigments fluorescents : ce sont eux qui font les « blancs éclatants » ! Le pigment est invisible mais dès que la chaussette est éclairée, elle semble lumineuse, d’où l’éclat.
Certaines vieilles pièces de vaisselle de couleur jaune-vert sont en verre ouraline : c’est un verre spécial contenant des oxydes d’uranium. Cet oxyde réagit également aux ultraviolet : ce verre rayonne magnifiquement sous la lumière du Soleil.
Elle étaient très prisées au début du XXe siècle. Un peu moins, depuis que l’on connaît la toxicité de l’uranium. La photo d’en-tête montre un morceau de verre ouraline exposé à une source UV.
Un dernier exemple : l’huile d’olive. Sous la lumière ultraviolette, l’huile d’olive brille d’un rouge laiteux assez particulier : ici, l’UV est absorbé mais seule de la lumière rouge est réémise.
Et pour conclure, disons que la lumière UV est dangereuse. C’est elle qui est responsable des coups de Soleil, de la majorité des cancers de la peau et de son vieillissement prématuré. Les UV sont une forme de lumière très énergétique : assez pour détruire des molécules ou des cellules.
C’est également elle qui provoque le ternissement des post-it ou du surlignage : bien fluo au début, ils ne sont plus aussi lumineux après quelques semaines exposés à la lumière : les UV détruisent les pigments fluorescents qui finissent donc par ne plus agir.