mire no signal
Rien. Le vide. Le « zéro », le « néant ».

Quand on y pense, c'est une notion compliquée à comprendre, même en maths. Les chiffres romains, par exemple, ils n’avait pas de zéro. Les égyptiens n’en avaient pas besoin et les grecs refusaient — voire s’interdisaient — de s’en servir.

Le zéro que l’on utilise aujourd'hui, dans les chiffres arabes, est apparu bien plus tard que les autres chiffres : seulement autour du IIIe siècle après J.-C. Le zéro désigne aujourd’hui la quantité d’éléments dans un ensemble vide.

Parler de « quantité » dans ce cas n’a pas trop de sens, si on y réfléchit : quand vous faites votre liste de courses, vous mettez « 6 bouteilles de lait, 2 pains… » mais vous n’indiquez pas tous les articles dont il vous faut zéro de chaque. Avoir zéro objets revient donc à ne pas avoir de ces objets, mais également de nier la quantité elle-même.

Il n’y a pas de piège ici pour « zéro » : ce n’est que sa définition et ce à quoi il sert. On peut noter que cette définition du zéro et de l’ensemble vide nous fait parvenir un concept intéressant : le vide.
C’est sur ça que cet article porte : comment définir le vide ? Le vide [de l’espace] est-il réellement vide ?

C’est quoi le vide ? C’est quoi « rien » ?

Pour essayer de comprendre et de répondre à cette question, on peut tourner le problème dans l’autre sens : « rien », par définition, c’est l’absence de toutes choses.

Le vide est ce qui reste quand tout ce qui peut être retiré, a été retiré.
— Lord Kelvin (1824‑1907)

Il faut donc, pour n’avoir plus rien, définir ce qu’on entend par « les choses », puis s’en affranchir.

Et là ça devient très intéressant car le concept de « chose » dépend du contexte. Vous allez comprendre.

Si l’on parle d’une bibliothèque, alors les choses sont les livres. Lorsque l’on retire les livres, alors la bibliothèque est vide. Le bibliothécaire a donc créé un vide à ses yeux.

Maintenant si on dit que les choses sont des atomes, alors l’armoire de bibliothèque, n’est plus vide : il est rempli d’air !

— Ok, donc si on place l’armoire de bibliothèque dans le vide sidéral, il n’y aura plus d’air. Là elle sera vide, non ?

Et bien… encore une fois, en cherchant on peut trouver des choses : de l’énergie, des photons, des neutrinos…

Si vous avez compris ce raisonnement, alors vous avez compris le problème : le néant, le vide n’est définit que par ce que l’on considère.

C’est sur cet aspect là des choses que je vais tenter de m’attarder : jusqu’où peut-on aller pour atteindre quelque chose qui est véritablement « rien du tout » ?

Dans le vide

Dans le vide de l’espace, malgré le nom « le vide », il y a plein de choses, y compris quelques atomes !

Dans l’atmosphère terrestre, le libre parcourt moyen d’un atome, la distance qu’une particule peut parcourir avant de heurter une autre particule, est de 10 nanomètres.

Dans le vide intersidéral, le libre parcourt moyen est supérieur à 10 000 km. Ça peut sembler beaucoup (ou très vide) mais il reste tout de même environ 10 000 atomes par mètre cube. Le vide n’est donc pas si vide que ça.

Imaginons qu’on arrive à vider le vide plus que le vide n’est lui-même vide. Pardon… je veux dire : si on retire tous les atomes, il reste quoi ?

Dans le vide, sans les atomes

Si on va sur la station spatiale internationale (ISS), qu’on sort dehors, qu’on prend un bol de vide et qu’on retire tous les atomes, alors il reste plein de choses.

Le Soleil nous envoie des flux de rayonnement : des particules chargées (protons, électrons…) à très haute vitesse : on en trouve beaucoup dans l’espace ; suffisamment pour qu’une fraction d’entre elles produise les aurores polaires visibles sur Terre. On trouve aussi un certain nombre de neutrinos émis par le Soleil : 65 milliards de neutrinos traversent chaque centimètre cube de l’espace chaque seconde. Le vide, disions-nous ?

Dans le vide, sans les protons et les neutrinos

Ok, donc on a retiré les 10 atomes par litre et les 65 milliards de neutrinos par cm³. Il reste quoi ?

Le vide n’est pas infiniment froid : il est à 2,725 Kelvin au dessus du zéro absolu, soit à −270,425 °C. Cette température trahit ce qui reste du Big Bang. À cause de l’expansion de l’univers, ce dernier s’est peu à peu refroidit, jusqu’à 2,725 K aujourd’hui.

Selon la thermodynamique, tout corps chauffé à une certaine température émet des rayonnements, et inversement, tout corps qui émet un rayonnement de corps noir a une température non nulle.

Dans le vide, on observe ce rayonnement, c’est le rayonnement diffus cosmologique. Cela signifie que le vide n’est pas dénué de chaleur, et donc pas de photons.

Ces photons ayant été émis à haute température lors du Big Bang, ils ont refroidit à force de l’expansion de l’univers : la longueur d’onde de ces photons s’est elle aussi étirée et l’univers s’est refroidit : plus la longueur d’onde d’un rayonnement est étiré, plus de rayonnement est froid.

Une des hypothèses pour l’avenir, est que l’univers va tendre de façon asymptotique vers une température de 0 K. Ce sera comme si les photons du fond diffus cosmologique n’étaient plus là non plus.

— Donc si y a plus de photons dans le vide, on a le vide ?

Et la matière noire ?

En dehors de nos particules de matière et des photons, on sait que 80% de la gravitation de l’univers est d’origine inconnue. On ne sait pas si elle est la conséquence de la présence d'une véritable matière, mais on appelle « matière noire » la source de cette gravité inconnue.

L’idée d’une particule pour la matière noire semblerait assez logique (même si elle son existence n’est pas prouvée à ce jour). Il faudrait donc la retirer aussi, dans notre quête du vide parfait.

Je ne peux pas en dire plus pour la matière noire, tout simplement parce qu’elle constitue encore aujourd’hui un grand mystère pour la science. Quoi qu’il en soit, sautons ce « détail » et passons à un vide sans matière, noire ou pas, quelle qu’elle soit, donc.

L’énergie noire ?

Encore quelque chose d’inconnue : comme la matière noir, l’énergie noire est quelque chose dont on ignore pratiquement tout, sinon qu’elle est là : elle traduit sa présence par ses effets, et même si elle n’est pas visible ou mesure, les effets qu’on lui attribue sont, eux, visibles.

Ainsi, quand on a découvert — contre toute attente — que l’expansion de l’univers s’accélérait au lieu de ralentir, on a nommé « énergie noire » quoi que ce soit qui pousse l’expansion de l’univers à s’accélérer.

On peut estimer la densité de l’énergie noire à environ 10⁻⁹ J/m³ (ou, en terme de masse, à environ $10⁻²⁷ kg/m³). Cette densité est ridiculement faible, mais elle semble constante dans tout l’espace et elle s’additionne pour représenter environ 70 % de l’énergie totale de l’univers…

70 % de l’univers dont on ne sait rien de plus que sa présence partout dans le cosmos. Dans notre quête vers le vide, ignorons donc également l’énergie noire.

Le vide quantique

Si l’on est dans l’espace et qu’on retire toutes les particules, tous les photons ainsi que la matière et l’énergie noire, il ne reste plus rien. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne se passe plus rien !

Si des particules ne s’y propagent plus, on trouve toujours des champs : le champ électromagnétique, le champ de gravitation, etc.

Qualitativement parlant, une masse représente une excitation du champ de gravitation ; un aimant ou une charge électrique représente une excitation du champ électromagnétique. À l’inverse, loin d’une masse ou d’un aimant, ces champs sont au repos… mais sont toujours là !

De plus, même sans masse ou sans aimant, ces champs ne sont pas 100% au repos : il y a des fluctuations, comme il y a toujours quelques petites vagues à la surface d’une étendue d’eau calme.

Si l’on reprend notre analogie de l’étendue d’eau et des micro-vagues à sa surface, on voit des bosses et des creux. Dans notre champ quantique, on peut voir les fluctuations comme des particules de matière et d’anti-matière respectivement. Le vide crée et détruit des couples de particules/anti-particule, de façon incessante.

On appelle ces fluctuations les fluctuations quantique du vide. Elles sont toujours là et sont prévues par la physique quantique. Pour parler de vrai vide, il faut aussi éliminer ça.

L’énergie de point zéro

Imaginons que les champs quantiques soient nuls, sans fluctuations ni formation de paires particule/anti-particule. Que reste-t-il ? Il reste l’énergie du point zéro.

L’énergie du point zéro, c’est l’énergie possédée par un système quantique dans son état fondamental (son état d’énergie le plus bas possible). L’état fondamental d’un système ne correspond pas à une énergie nulle, que l’on qualifierait en physique classique de « égale à zéro » : au contraire, il correspond juste à un niveau de référence sous lequel on ne peut pas aller. C’est donc le dernier barreau d’une échelle : on ne peut pas descendre plus bas, mais ce n’est pas pour ça qu’on n’est pas en hauteur.

Si on navigue sur un océan calme, il n’y a pas de vagues ni de remous, mais il y a tout de même de l’eau. Pour notre énergie du point zéro, on peut le voir comme un « océan d’énergie » dont nous ne pouvons exploiter que la force des fluctuations à la surface, sans pouvoir puiser dessous.

En retirant les fluctuations quantique « à la surface », ce qui reste est une « mer » complètement calme : l’énergie du point zéro, qui est toujours là.

Jusqu’à maintenant, nous avons retiré les objets solides, les gaz, les atomes et les particules isolées, la matière noire, les fluctuations quantiques, pour se retrouver avec seulement l’énergie du point zéro, cet océan d’énergie qui constitue le niveau d’énergie fondamental du vide.

Retirons-la.

Les champs quantiques

On se retrouve maintenant avec une énergie de point zéro totalement nulle : plus d’énergie, du tout. Notre univers ne contiendrait plus rien physiquement. A-t-on atteint le vide ? Non, pas tout à fait.

Si physiquement il ne reste plus d’énergie ni de particules ni rien, mathématiquement il est encore possible de décrire un tel vide.

On peut en effet parler des champs quantiques eux-mêmes : un champ quantique, même-vide, reste un champ quantique. Il est juste nul.
C’est comme si on avait une feuille avec un graphique et une courbe : si on retirait la courbe : il resterait alors l’échelle, le repère et le bout de papier : ce n'est pas rien.

Le champ de gravitation ou le champ électromagnétique sont des champs quantiques. Ils seront là même en l’absence de masse ou d’un aimant.

Ok, retirons les champs quantiques alors et poursuivons.

Les dimensions

Un univers sans les champs quantiques ne ferait pas grand chose.

Si vous placez un aimant et que vous supprimez le champ magnétique de l’univers, alors l’aimant sera juste un bout de métal ordinaire, sans aucune propriété particulière : pas d’attraction sur les autres aimants : juste un morceau de métal inerte.

Que reste-il sans ces champs quantique ? Il reste les dimensions : le haut, le bas, le devant, le derrière… On pourrait toujours se promener et se repérer dans l’univers. Les coordonnées de l’espace et du temps sont toujours là, elles.

La définition d’un tel « vide » n’est plus que mathématique, on est d’accord, mais ça suffit pour pouvoir le définir.

Il faut donc supprimer les dimensions aussi.

Le néant absolu ?

Il ne nous reste plus rien : plus de particules, plus d’énergie. On a même retiré l’énergie du vide et les dimensions spatiales et temporelles.

Un tel objet, si on voulait le décrire, serait un objet sans aucune dimension spatiale : donc un point.

Il n’aurait pas non plus de dimension temporelle : il serait un simple point dans le temps, sans durée de vie. Ce serait juste un événement ponctuel, petit et court à l'infini, et ne contenant aucune énergie ou matière.

Il se trouve que la physique quantique définit l’espace et le temps comme une suite d’instants et de longueurs. Les instants les plus petits possibles sont le temps de Planck, égaux à 5,39 × 10⁻³⁹ s, et les distances les plus petites possibles sont celles de la longueur de Planck : 1,62 × 10⁻³⁵ m.

Avec ce modèle théorique, on suppose que rien ne peut être plus court dans le temps ou plus petit dans l’espace que le temps et la longueur de Planck.

Le vrai vide « physique », serait donc quelque chose qui décrit ce qui se passe à un niveau plus petit que ça : rien ne peut se produire, se trouver ou simplement « être » à ce niveau.

Un objet (imaginaire) aussi petit serait donc le vide, le néant absolu, où il n’y a rien, même pas de dimensions ou de durées et encore moins de particules ou d’énergie.

Illustration : Wikimedia

17 commentaires

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nico écrit :
À propos de l'énergie du point zéro, l'explication donnée ne correspond pas exactement à ce que j'ai appris.

L'énergie est une valeur arbitraire: on peut placer le 0 de son repère n'importe où. C'est la même chose que pour la position: si je place mon repère à un certain endroit, la coordonnée x aura une certaine valeur, mais j'aurais pu en avoir une autre en choisissant un autre endroit.
D'ailleurs, le fait que la nature de l'énergie (plus précisément l'énergie-impulsion) est intimement liée à la nature de la position (plus précisément la position dans l'espace-temps) est illustré par le fait qu'on peut tout aussi bien représenter un système dans l'espace des positions ou dans l'espace des impulsions ou qu'on peut passer de l'un à l'autre par transformée de Fourier.

La notion d'énergie du point zéro est simplement issue du constat que lorsqu'on calcule l'énergie à partir de la physique quantique, on obtient un état fondamental qui est plus élevé sur la même échelle que si on calcule l'énergie dans l'approximation classique.
Mais cette énergie du point zéro n'est grande que par comparaison avec l'énergie calculée classiquement, et la mécanique classique n'est pas la réalité. On est "en hauteur" (pour reprendre le terme utilisé dans l'article) uniquement par rapport à un point arbitraire imaginaire qui ne correspond à rien de réel.
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Le Hollandais Volant écrit :
@nico : Merci, du coup, j’ai édité en ajoutant que c’est un niveau supérieur au « zéro de la physique classique ».
Le fait que ça ne corresponde à rien de réel n’est pas grave ici : il s’agit de montrer que c’est un niveau d’énergie supplémentaire par rapport à ce qui est exploitable. En soit, on pourra par exemple toujours trouver un moyen d’extraire de l’énergie d’un corps à une température donnée, il suffit de capter la chaleur émise.
Si le corps est en revanche à une température nulle (zéro absolu, et hypothétiquement), alors aucune chaleur ne peut en émaner et on ne peut rien en faire ne pratique. Le corps dispose cependant toujours d’une énergie : l’énergie du point zéro.


Autrement (en dehors de ma réponse à @nico), il me vient que l’énergie du point zéro est utilisée par le pistolet anti-gravité dans le jeu Half-Life. Le nom complet est d’ailleurs Zero Point Energy Field Manipulator (ZPEFM, ou « Manipulateur de champ d’énergie du point zéro »).
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FusRoman écrit :
@Le Hollandais Volant : L'énergie du point zéro est également utilisé dans la série de science fiction Stargate SG-1 comme source d'énergie très puissante. Il appelle ça un E2PZ pour extracteur de potentiel du point zéro.
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Lakmé écrit :
Je n'ai rien à redire
Mais je tenais à c'que vous l'sachiez.

:)
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Arzhur écrit :
Très bon article, *as usual*! :)

J’aimerais tout de même apporter une petite précision. Lorsque tu écris :

« Selon la thermodynamique, tout corps noir chauffé à une certaine température émet des rayonnements. L’univers n’étant pas au zéro absolu, il émet du rayonnement : le rayonnement diffus cosmologique, sous la forme de photons. »

On entend qu’actuellement, l’Univers est un corps noir, et que des photons du fond diffus cosmologique continuent à être émis. Mais ce n’est pas le cas : tous les photons du CMB ont étés émis lors de la recombinaison, 380 000 ans après le Big Bang. Depuis lors, ils se propagent dans l’Univers, et ont refroidi de quelques 3000 K à 3 K aujourd’hui. Le processus d’émission est différent de ce que décris, mais la conclusion reste la même : « L’univers contient donc des photons à 2,725 Kelvin en tout point. »

A.
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Le Hollandais Volant écrit :
@Arzhur :
Mh, en effet j’ai mal formulé.

C’est en effet la présence du rayonnement qui permet d’en déduire (grâce à la théorie du corps noir) un équivalent en température.

Le refroidissement, au passage, ayant été provoqué par l’expansion de l’univers : la longueur d’onde ayant augmenté, l’énergie (et la température) véhiculée a diminué (il semble que l’énergie ne soit pas conservée à cette échelle).
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Maat-Yeux écrit :
Bonjour
Ma définition du rien : qui existe pas.
Pour avoir une idée ou une vision du "rien"...
RIEN = ce qui l'y a autour de ce que l'on voit: le point central ,vision périphérique & RIEN
Pour ma part le zéro n'est pas "rien".
le zéro est égale au vide , vide a remplir avec des unités.
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nico écrit :
@Le Hollandais Volant :

"Le fait que ça ne corresponde à rien de réel n’est pas grave ici : il s’agit de montrer que c’est un niveau d’énergie supplémentaire par rapport à ce qui est exploitable."

Ma compréhension de ce qu'est l'énergie du point zéro est justement qu'il n'y a pas de niveau d'énergie supplémentaire. C'est uniquement un artefact mathématique: on obtient un terme résiduel non nul à cause des calculs, alors qu'en réalité, il n'y a pas d'énergie.

"Le corps dispose cependant toujours d’une énergie : l’énergie du point zéro."

D'après ce que j'ai compris, ce n'est pas le cas. La valeur non nulle de l'énergie du point zéro est un artefact mathématique, qui ne correspond pas à l'existence d'une énergie réelle.
L'énergie étant définie selon un repère arbitraire, si on a une valeur minimum sous laquelle on ne peut pas descendre, il suffit de "renormaliser" pour que cette valeur soit zéro (d'ailleurs, si on ne renormalise pas, on arrive souvent à des énergies infinies).

L'énergie du point zéro est en effet utilisée en SF par des gens n'ayant pas forcément compris les calculs, et qui imaginent des systèmes où cette énergie est utilisée. Martin Gardner disait d'ailleurs à ce propos que ceux qui prennent cela au sérieux sont tout autant dans l'erreur que ceux qui prennent au sérieux les appareils à mouvement perpétuel.
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Le Hollandais Volant écrit :
L'énergie du point zéro est en effet utilisée en SF par des gens n'ayant pas forcément compris les calculs, et qui imaginent des systèmes où cette énergie est utilisée.


D’où le « fiction ».

L'énergie étant définie selon un repère arbitraire, si on a une valeur minimum sous laquelle on ne peut pas descendre, il suffit de "renormaliser" pour que cette valeur soit zéro (d'ailleurs, si on ne renormalise pas, on arrive souvent à des énergies infinies).


Ce serait une façon de faire dans l’absolu, mais ça n’aura pas d’intérêt dans les applications où on parle d’énergie comme dans « source d’énergie ».

Mais ça revient au même : il y a une différence entre un niveau d’énergie nulle et un niveau d’énergie au delà duquel on ne peut plus rien extraire d’utile.
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Maat-Yeux écrit :
Pardon pour le décalage sur le sujet
si j'ai bien compris "l'énergie du point zéro" avec vos descriptions,
pourquoi ne pas lui donner un symbole propre comme "pi".
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nico écrit :
@Le Hollandais Volant :

"D’où le « fiction »."

Bien sûr, je n'ai pas dit le contraire. La partie importante de mon message était celle qui suivait: le fait que prendre cet artefact mathématique pour une énergie réelle, c'est tout autant de la fiction que d'imaginer des moteurs à mouvement perpétuels.

" il y a une différence entre un niveau d’énergie nulle et un niveau d’énergie au delà duquel on ne peut plus rien extraire d’utile."

Justement, je pense qu'il n'y a pas "un niveau d'énergie au delà duquel on ne peut plus rien extraire d'utile", que cette formulation est une erreur issue d'une incompréhension. Ou plutôt, si tu tiens à dire cela, tu devrais dire alors exactement la même chose pour un état fondamental classique.

Le niveau fondamental est le niveau d'énergie nulle, par définition (car l'énergie est définie "à une constante près" et peut être renormalisée).
C'est vraiment par hasard que les calculs retournent un nombre non nul pour l'énergie du niveau fondamental, cela ne correspond pas à l'existence "d'énergie présente en dessous".
Je pense que cette interprétation "il existe de l'énergie mais on ne peut pas l'utiliser" est simplement une mauvaise compréhension des calculs: on voit un truc non nul, alors, on se dit que ça doit correspondre au fait qu'on a une énergie non nulle, mais il n'y a aucune raison que ce soit le cas (au contraire, ceux qui font ces calculs sont déjà au courant que l'énergie n'a pas de zéro, ce n'est donc pas une surprise pour eux).

Ensuite, sur cet état fondamental, il y a des fluctuations du vide. Dans l'article, ces fluctuations sont traitées séparément, donc, ne correspondent pas vraiment à ce dont on parle ici (ici, il me semble que tu parles de la "hauteur de la mer", pas des vagues en surface, pour reprendre une image que tu as utilisé).
Mais dans ces fluctuations, les fluctuations positives sont compensées par les fluctuations négatives: l'objet ne possède pas d'énergie additionnelle, il ne fait que ré-émettre (fluctuation positive) une énergie qu'il a reçue (fluctuation négative), chose possible grâce au principe d'incertitude temps-énergie.

Le principe de l'énergie du vide, c'est de dire "classiquement, on s'attendrait à ce que l'objet arrive à une situation de repos absolu, à ce qu'il y ait un état fondamental qui ne fluctue pas. Mais en physique quantique, on constate que cet état n'existe pas, on constate qu'il est dans un état supérieur à celui qu'il devrait avoir si on appliquait une description qui est fausse: une description classique".
Il n'y a pas "un niveau d'énergie au delà duquel on ne peut plus rien extraire d'utile", il y a juste "un état fondamental qui n'a pas les mêmes propriétés que l'état fondamental classique", il n'y a rien en dessous de l'état fondamental quantique.
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Le Hollandais Volant écrit :
Ou plutôt, si tu tiens à dire cela, tu devrais dire alors exactement la même chose pour un état fondamental classique.


Et c’est ce que je dis. Un électron dans son état fondamental ne peut (par définition) plus libérer de s : si l’onde est à sa fréquence fondamentale, tu ne peux pas avoir une onde d’énergie plus basse, mais ça ne signifie pas que l’onde n’a pas d’énergie.l’énergie. Ça ne veut pas dire qu’il n’en a plus : la simple présence de l’électron gratifie l’univers de 511 keV, sans compter l’énergie de liaison qu’il peut avoir avec d’autres particules (un proton par exemple).
Pour un autre exemple, plus classique, et aussi plus capillotracté, prends une onde sinusoïdale entre deux points : si l’onde est à sa fréquence fondamentale, tu ne peux pas avoir une onde d’énergie plus basse, mais ça ne signifie pas que l’onde n’a pas d’énergie.

Ici je vois ça de la même façon : le « zéro » correspond à cet « EPZ » (l’énergie du point zéro), mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas quelque chose de l’autre côté. Inaccessible physiquement pour nous, oui. (La nature y accède, elle, sinon il n’y aurait pas de fluctuations quantiques du vide).

Peut-être que ce n’est qu’un problème mathématique, de vocabulaire ou d’interprétation, comme tu dis, mais je quoi je lise, en particulier pour commencer les documents et publications source de la page Wiki, je ne vois pas pourquoi il faudrait nier l’existence mathématique ou physique de l’EPZ, alors qu’on observe des phénomènes qui lui sont attribués et/ou associés (solidification de l’hélium, effet Casimir…).


Et c’est pour ça que je l’ai intégré dans l’article : si on souhaite se diriger vers « rien », en retirant peu à peu les choses qu’on trouve dans un certain morceau de l’univers, on rencontrera l’EPZ à un moment. Je suis conscience que sur la fin de l’article on part plus du côté purement mathématique, ou philosophique. Mais je suppose qu’il ne peut en être autrement quand on commence à parler de « rien ». Après tout Descartes a fait la même chose : retirer tout ce qu’il vit pour ne rester qu’avec sa consience, sa pensée, et utiliser ça comme point de départ pour se remettre à tout expliquer.
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nico écrit :
@Le Hollandais Volant :

Ok.
Je pense alors qu'il y a un gros mélange entre les concepts.

Dans ton texte, tu dis que tu retires déjà "les objets solides, les gaz, les atomes et les particules isolées, la matière noire, les fluctuations quantiques".
Et ensuite tu parles des champs nuls ensuite.
Du coup, cela veut dire que ce que tu présentes comme l'énergie du point zéro n'est ni lié à l'énergie intrinsèque d'une particule, ni lié à la présence du champ, ni lié à la création de paire ou l'effet Casimir (des effets qui confirment que les calculs qui conduisent à l'énergie du point zéro sont corrects, mais qui sont liés aux fluctuations quantiques).

Ma remarque ne nie pas la réalité (mathématique ou physique) de l'énergie du point zéro, ma remarque porte sur ce que tu en dis.
Tu dis: "on ne peut pas descendre plus bas, mais ce n’est pas pour ça qu’on n’est pas en hauteur."
Tu dis: "En retirant les fluctuations quantique « à la surface », ce qui reste est une « mer » complètement calme : l’énergie du point zéro."

Pourquoi as-tu écris ces deux phrases ? Que veulent-elles dire ?
Ces deux phrases ne correspondent pas aux conclusions qu'on obtient à partir des effets de l'énergie du point zéro tels que l'effet casimir ou la solidification de l'hélium (qui repose sur les fluctuations quantiques, elles-mêmes compréhensibles uniquement si on admet que l'état fondamental n'est pas "immobile", c-à-d si on admet le concept d'énergie du point zéro).
Ces deux phrases disent que tu vois l'énergie du point zéro comme une réserve d'énergie, inaccessible, certes, mais quand même là, alors que ma compréhension du phénomène est que cette interprétation est une erreur: l'énergie du point zéro n'implique pas qu'il y a une réserve d'énergie en dessous de l'énergie fondamentale.

Pourquoi avoir séparé les parties "Le vide quantique", "L'énergie du point zéro" et "Les champs quantiques" ?
Oui, il existe un article wikipedia sur l'énergie du point zéro (avec des références parfois bonnes, parfois moins, Calphysics par exemple semble reprendre, d'après la bibliographie du créateur du site, les thèses de Puthoff, dont on peut douter, d'après Martin Gardner, de la crédibilité scientifiques). Cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un concept totalement différent de ceux qui sont abordés dans les deux autres parties.

Bref: l'énergie du point zéro existe bel et bien. Mais la façon dont tu expliques ce que c'est dans cet article est soit faux, soit induis fortement le lecteur en erreur.

(ps: pour être constructif, je peux, si tu le souhaites, te proposer une version de l'article corrigé)
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Le Hollandais Volant écrit :
(ps: pour être constructif, je peux, si tu le souhaites, te proposer une version de l'article corrigé)


Je veux bien ta version pour le passage de l’EPZ, oui, merci.
En essayant si possible de rester dans le domaine de la vulgarisation et en environ le même volume de mots (quelques paragraphes).

Ces deux phrases disent que tu vois l'énergie du point zéro comme une réserve d'énergie, inaccessible, certes, mais quand même là, alors que ma compréhension du phénomène est que cette interprétation est une erreur: l'énergie du point zéro n'implique pas qu'il y a une réserve d'énergie en dessous de l'énergie fondamentale.


On n’a donc pas la même interprétation de la même chose, mais je vois pas trop le problème : la quantique est un domaine où il n’y a pratiquement que de ça (lorsqu’on souhaite se passer d’équations).

Pourquoi avoir séparé les parties "Le vide quantique", "L'énergie du point zéro" et "Les champs quantiques" ?


Parce que je les différencie, je vois un concept à chaque fois. Liés, mais discernables quand même.
Tout comme sur un graphique $y=f(x)$ tu as 1) une courbe 2) le quadrillage 3) le papier : les trois sont nécessaires pour faire un graph, mais on peut les discerner. D’où le format de l’article.
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nico écrit :
@Le Hollandais Volant :

"On n’a donc pas la même interprétation de la même chose, mais je vois pas trop le problème"

Avec ce raisonnement, cela voudrait dire que tu pourrais écrire: "l'énergie du point zéro est bien la preuve que Dieu existe", et mettre ça sur le compte d'une interprétation différente.
Une interprétation, ça doit quand même être justifiée par des arguments. Ici, ton interprétation n'est justifiée ni par les calculs, ni par les observations, et semble être uniquement le résultat d'un comparaison avec une théorie qui n'est pas correcte à ces échelles (la mécanique classique), ou d'une mauvaise compréhension d'un artefact mathématique.

"Parce que je les différencie, je vois un concept à chaque fois. Liés, mais discernables quand même."

Exactement, c'est la justification de la différence entre les concepts avec lesquels je ne suis pas d'accord.


Voici ce que j'aurais écris:

_Le vide quantique_

Passons maintenant dans le domaine quantique.
Là, les choses se compliquent: pour nous êtres humains, il n'y a pas de représentations simples de ce qui se passe au niveau quantique. Jusqu'à présent, j'ai parlé de "retirer les particules", comme s'il s'agissait de corpuscules de poussière bien définie. Mais nous savons aujourd'hui que cette image ne correspond pas à ce qui se passe au niveau quantique.
Une autre façon de se représenter les particules dans le monde quantique est de les imaginer comme une vibration localisée sur la surface d'un liquide.
Cela implique deux choses.
Premièrement, pour reprendre l'image donnée au début de l'article, nos livres et la bibliothèque qui les contient sont maintenant le même objet: un champ quantique.
Deuxièmement, cela signifie que là où il y a un champ, on peut créer une ou plusieurs particules à partir de zéro particule: là où il n'y a que la surface du liquide, il suffit de créer la vibration localisée pour obtenir ce qui correspond à la particule.

Ce deuxième élèment est particulièrement dérangeant dans notre quête du vide. Si on avait un monde où la surface du liquide est calme, sans fluctuation, cela ne poserait pas de problème. Mais les équations de la physique quantique nous disent que ce n'est pas le cas, que l'état fondamental, l'état de plus basse énergie possible pour un champ quantique, c'est un état qui reste excité. C'est ce qu'on appelle la fluctuation du vide quantique. On a donc spontanément création et annihilation de particules dans le champ quantique (par exemple, la création d'une paire particule - antiparticule, dont l'énergie se compense exactement: cette création n'a donc requis aucune énergie). Cet état fondamental non au repos est appelé "énergie du point zéro", et même si ce concept semble étrange (dans le monde non quantique, l'état le moins énergitique, c'est simplement l'état où plus rien ne bouge), de nombreuses observations ne sont compréhensibles qu'en recourant à ce concept, confirmant sa pertinence.

Ok, poursuivons et faisons comme si on pouvait se passer de ces fluctuations du vide.

_Les champs quantiques_

On se retrouve maintenant avec une région sans particule. Notre univers ne contiendrait plus rien physiquement. A-t-on atteint le vide ? Non pas tout à fait: souvenez vous que maintenant, en physique quantique, la bibliothèque et les livres ne sont qu'un seul objet.

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Pépito écrit :
Imaginons que les champs quantiques soient nuls, sans fluctuations ni formation de paires particule/anti-particule. Que reste-t-il ? Il reste l’énergie du point zéro.

L’énergie du point zéro, c’est l’énergie possédée par un système quantique dans son état fondamental (son état d’énergie le plus bas possible)

Est-ce qu'on peut dire dans ce cas qu'un champ quantique au point zéro est à son état entropique maximum ?

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galex-713 écrit :

on dit vraiment énergie noire et matière noire, et pas énergie sombre et matière sombre (dark en anglais) ? on dit black energy? black matter?


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