Photo de plusieurs modèles de détecteurs de fumée.
Les détecteurs de fumée sont utiles et permettent de sauver des vies chaque année : à la moindre fumée, ils émettent un son qui alerte les habitants d’une maison qui peuvent alors combattre le feu ou fuir.
Ici je traiterait des anciens modèles de détecteurs de fumée. Interdits en France depuis 2011, ils sont encore largement en place en il est plus que probable qu’un détecteur de fumée dans un lieu public soit de ce type. Si je parle de celui là c’est que son principe est plus sympa à étudier et plus ingénieux que les nouveaux.

Le fonctionnement de ces dispositifs repose sur un élément chimique en particulier : l’américium 241 (241Am).
L’américium est un élément synthétique : c'est un sous produit de l’industrie nucléaire, très lourd et radioactif.

C’est son caractère radioactif qui est mis à profit dans les détecteurs de fumée.

La radioactivité de l’américium 241 signifie qu’il se désintègre spontanément en un élément plus petit (en l’occurrence du neptunium 237) en émettant une particule alpha : un noyau-α, ou « hélion ».

Ces noyaux-α, en traversant l’air vont ioniser les atomes dans l’air. En temps normal (pas de fumée) ces ions produisent un petit courant électrique, de seulement quelques picoampères, mais suffisant pour être détecté :

fonctionnement d’un détecteur de fumée normalement
Tant que le courant électrique est présent tout va bien et l’alarme n’est pas déclenchée.

En cas d’incendie, les fumées arrivent près du détecteur : les ions produits par les noyaux-α sont alors absorbés par les particules dans la fumée : plus aucun courant électrique n’est produit :

fonctionnement d’un détecteur de fumée avec fumée
Ici, l’alarme se déclenche.

L’avantage de ce détecteur c’est qu’il est très sensible : l’oxygène et l’azote de l’air ne bloquent pas les ions formés par les noyaux-α, mais la fumée, le gaz ou tout ce qui est dans les les gaz de bombes désodorisante fonctionnent et déclenchent l’alarme.

L’inconvénient, c’est évidemment que ça contient du matériel radioactif. Il n’y a pas beaucoup de matière (moins d’un micro-gramme), mais le peu qui y est est très radioactif : un gramme d’américium 241 est dix millions de fois plus radio-actif que l’uranium 238 et soixante fois plus que le plutonium 239 : il émet 127 milliard de noyaux-α chaque seconde. Ces détecteurs sont pour cela interdits en France maintenant.

On leur préfère des détecteurs basés sur des LED et la lumière : la fumée opaque diffuse (comme le brouillard) de la lumière vers un autre détecteur qui lance alors l’alerte.

image d’en-tête de Your Best Digs

27 commentaires

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florent pessina écrit :

encore une preuve que la législation sur tout ce qui touche à la radioactivité est draconienne et assez souvent largement au-delà de considérations rationnelles

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Un anonyme écrit :

Très intéressant. La source radioactive est elle vraiment dangereuse (si placée dans une chambre, juste au dessus du lit par exemple) ou l'interdiction ne relève que de la simple précaution ?

Les nouveaux détecteurs, fonctionnant avec une simple LED et capteur de luminosité seraient donc moins chers (parce que l'américium doit pas être donné) ?

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Le Hollandais Volant écrit :

@Un anonyme : l’américium est un déchet nucléaire (la France en produit une tonne par an), je pense plutôt qu’ils sont content d’en trouver une application.


La source n’est à mon avis pas dangereuse : la seule chose produite sont les particules alpha, qui sont arrêtés par une simple feuille de papier. Si tu colles la source d’américanium sur la peau, c’est dangereux oui, mais comme ça, non.

De la radioactivité, il y en a partout autour de nous, et même dans nous (carbone 14, potassium 40…). Ces détecteurs sauvent à mon avis infiniment plus de vies qu’elles n’en tuent (à supposer qu’elles en tuent).

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Bibi écrit :

@florent pessina :
Trop draconien ?

C'est surtout une question de traitement des déchets non ?

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florent pessina écrit :

@Bibi : moins d’un micro-gramme de matière, c'est ridicule. Tu ne vis pas la gueule sur la source, mais à distance, d'une source contenue dans un boitier, ...

Ils ont été retirés par précaution (trop à mon avis de scientifique) en cas de dégradation de la source et de sipersion dans l'atmosphère
mais la quantité fait le poison, et même là les effets sont ... enfin lire Effets biologiques de la fiche de sécurité http://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/fiches-radionucleides/Documents/sante/Am241SAN.pdf
je rappelle qu'il y a 300 nano gramme par détecteur http://en.wikipedia.org/wiki/Americium#Ionization_detectors
par contre, c'est le neptunium qui est plus dangereux du fait de son rayonnement gamma (rayonnement moins ionisant mais plus traversant)
Encore vue les quantités, la radioactivité naturelle etc , je trouve que l'interdiction n'est pas justifiée

Ces détecteurs sont moins chers que par optique, et détecte de plus faibles quantités, donc si bien placé ils sont plus précis/efficace; après si mal placé (une cuisine) et vu leur sensibilité, c'est sûr qu'ils déclenchent plus de fausses alarmes

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Nem écrit :

Certes, les particules alpha ne traversent pas la peau (ou une feuille de papier)..... MAIS, si on en respire, c'est là que les problèmes arrivent : cancer du poumon.

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florent pessina écrit :

si vous saviez la pollution de l'air intérieur, vous hurleriez au scandale de l'inaction de l'état et des organismes responsables

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Elektro Korobase écrit :

@florent pessina : Faut savoir qu'en france, on peut même être capable d'interdire le WiFi par "principe de précaution", un truc du code environnemental crée à l'époque par Chirac.
En gros, si c'est pas avéré sans danger par un bon nombre de sources sûres, ca peut être interdit "par précaution"

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Nem écrit :

@florent pessina :
il suffit d'ouvrir les fenêtres 2 fois par jour (tôt le matin et tard le soir, été comme hiver).
Ce n'est peut être pas suffisant, mais ça empêche l'accumulation des gaz radioactifs émis par la Terre, qui comme l'américium 241, sont des émetteurs alpha.

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gnarrrk écrit :

Yop !
Je vais peut-être dire des bêtises, alors surtout n'hésitez pas à me reprendre.
J'ai lu plusieurs fois que le plutonium était une vraie saloperie, car une infime quantité incorporée (50 millièmes de milligramme ? ou carrément un seul atome) était suffisante pour avoir un effet désastreux, voir mortel sur un humain.
Si c'est bien le cas, et si, comme précisé par notre hôte, l'américium 241 est soixante fois plus radio-actif que le plutonium 239, je n'ose imaginer l'effet du contact d'un seul atome sur le corps humain.
Or, même si le boitier est bien fermé, en cas d'incendie, on peut supposer que le risque de diffusion est assez important pour représenter un vrai danger pour les occupants, les secours ou même le personnel qui va s'occuper du chantier par la suite (exposition maximale aux poussières).
Et dans cette perspective, je serai assez d'accord pour dire que le principe de précaution est correctement envisagé.

@ Florent Pessina
A propos de la fiche de sécurité, je n'y trouve pas de valeur en quantité de matière qui détermine le risque. Donc je ne peux pas conclure quel risque représentent vraiment 300 nanogrammes. Et surtout, depuis que je constate avec quelle légèreté les autorités manipulent ou déterminent ces seuils de toxicité, j'y accorde de moins en moins de crédit. L'exemple très récent de Fukushima est assez parlant, non ? Et ne parlons pas des comédies sur Tchernobyl et Three Mile Island...
Alors peut-être qu'en tant que scientifique spécialisé dans le domaine, tu pourrais nous éclairer un peu plus sur le sujet. Mais perso, en tant qu'informaticien, mon expérience me fait dire que le principe de précaution est toujours sous-évalué par rapport à la réalité du risque, principalement à cause du coût et de la complexité de mise en oeuvre (ou du poil dans la main et dans le porte-feuille, pour dire les choses autrement).
Mais je suis complètement d'accord avec toi sur le sujet suivant : la pollution domestique de l'air est une véritable catastrophe. Lisez tout ce que vous pouvez sur les COV ou composés organiques volatils, c'est proprement angoissant. Et plus vous isolez votre habitat, plus vous exposez votre santé, surtout si vous négligez la ventilation. Construisant ma maison, j'en découvre tous les jours sur les joies des matériaux "modernes"...

@ Hollandais Volant
Je ne suis pas convaincu que la radioactivité "naturelle" puisse être comparée à celle du plutonium, qui, s'il est incorporé, va plutôt se loger dans le foie ou la moelle osseuse et concentrer son influence à cet endroit précis. Et même pour le radon "naturel", une trop forte exposition équivaut à un empoisonnement mortel, par exemple.

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Le Hollandais Volant écrit :

@gnarrrk :

J'ai lu plusieurs fois que le plutonium était une vraie saloperie, car une infime quantité incorporée (50 millièmes de milligramme ? ou carrément un seul atome) était suffisante pour avoir un effet désastreux, voir mortel sur un humain.

Le plutonium est en effet un vrai poison. Tout comme l’uranium, comme radio-poison et comme poison "classique" (chimique). Dans tous les cas, ça dépend de là où a lieu la désintégration.

Si c'est bien le cas, et si, comme précisé par notre hôte, l'américium 241 est soixante fois plus radio-actif que le plutonium 239, je n'ose imaginer l'effet du contact d'un seul atome sur le corps humain.

Heu, non : en fait, je parles du nombre de désintégrations par unité de masse et par seconde : dans 1 gramme d’américium, il y a 70 fois plus de désintégrations que dans 1 gramme de plutonium (c’est pour ça que j’ai mis "radio-actif" et non "radioactif").

Un seul atome d’Am est aussi toxique qu’un atome de Plutonium ou d’Uranium. Après, la chaine de désintégration est différente. Mais l’uranium naturel a une demi-vie quand même très grande (4,5 milliard d’années : il est relativement stable — mais c’est un poison chimique puissant quand même).

Les détecteurs de fumée : tant que ça reste à sa place, ça va. Mais laisser trainer ça dans la nature et laisser tous les produits s’infiltrer dans l’eau et le sol, puis dans les plantes qu’on mange, c’est la pire chose à faire. Il faut pas en faire n’importe quoi.

Après, je pense que la quantité d’Américium dans ces détecteurs est si infime (on parle 600 ng, soit 0,0000006 gramme : il faudrait 1,7 million de détecteurs pour avoir une quantité manipulable de cette matière) qu’il est véritablement inoffensif si on le laisse à sa place.

Des éléments à radioactivité alpha (la plus dangereuse) sont utilisées en médecine, par exemple l’astate : on l’injecte pour voir où sont les tumeurs.

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blux écrit :

@gnarrk :
Or, même si le boitier est bien fermé
Ben justement, le boitier ne doit pas être fermé, sinon, la fumée ne peut rentrer...
Le rayonnement alpha généré (noyau d'hélium, donc très léger, peu énergétique) ne traversera pas le plastique du détecteur, contrairement à un autre rayonnement, type beta (électron) ou gamma (photon de haute énergie)...

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Un autre anonyme écrit :

Quel est l'équivalent-bananes d'un détecteur de fumée de ce genre ?

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Lokoyote écrit :

Un très bon article, rien à redire !

Cependant j'aimerai y ajouter une ou 2 précisions, histoire d'étoffer un peu tout ça.

Comme le nom du noyau l'indique, ces détecteurs existent encore aux USA (et quasi uniquement ce modèle) car pas cher (une 10aine de dollars je crois) de part la quantité quasi nulle d'Americium et du faible coup de production (pas de grosse technologie à l'intérieur).
Comme tu l'as précisé, ils sont très sensibles et ont tendance à se déclencher pour rien.
L'avantage de ce choix de noyau est qu'il est insoluble et donc non assimilable en cas d'ingestion (notamment les bambins).

Quant aux détecteurs à LED, moins sensibles mais non radioactifs, sont capables de détecter des feux dits "couvants" ou à "évolution lente" (ex : matelas qui prend feu ou canapé, et qui représente 70 à 80% des feux domestiques).

En attendant impatiemment ton prochain article ;)

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kiska_78 écrit :

Bonjour à tous,

Je suis personne compétente en radioprotection depuis 15 ans au sein d'une société de détection et protection incendie et ai bien aimé, lu, compris, levé le sourcil (LOL) sur vos informations.
Les détecteurs ioniques (appelés DFCI dans le jargon de l'incendie et de l'ASN - Autorité de sûreé nucléaire) ne sont pas interdits depuis 2011. (Ils sont néanmoins interdits dans les habitations privées et l'ont toujours été). Je ne sais pas sur quel texte vous vous basez mais c'est faux.

Les seuls et uniques textes en vigeur à ce jour sont :
1) Arrêté du 18 novembre 2011 portant dérogation à l'article R. 1333-2 du code de la santé publique pour les détecteurs de fumée à chambre d'ionisation
2) Décision-2011-DC-0252 de l'ASN
3) Décision-2011-DC-0253 de l'ASN

L'IRSN a édité une brochure n° ED 4308 qui est trés bien.
l'IPSN a également un document.
==> checker sur le net...vous les trouverez.

J'ai lu plus haut "si on en stocke ?". Avez-vous une autorisation ASN pour le faire ? Sachez que sans autorisation en bonne et dûe forme c'est illégal de stocker des DFCI...en FRANCE off course. Je ne parle que de ce que je connais... :o)

Il existe un calendrier de retrait de ces DFCI détaillé sur le site de l'ASN. (c'est plus simple que de déchiffrer les textes :o) )
Je suis "pour" le retrait de ces produits car des technologies sans danger existent et sont tout aussi rapide en réactivité de détection.
Par contre le retrait est à faire correctement et en douceur. On ne démonte pas une installation sans supprimer la protection incendie d'un lieu. Le risque que nous soulevons en tant que profesionnel c'est celui de retrouver ces DFCI dans les poubelles, les champs et les égouts.

Ces détecteurs ont sauvés des vies et des matériels. Leurs technoloqies remplaçantes en font/feront de même.

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Le Hollandais Volant écrit :

@kiska_78 : merci des infos !

La source initiale était Wiki, qui citait cette page.
Visiblement, seuls les installations neuves sont concernées par les détecteurs ioniques, et le parc de détecteurs actuel doit être remplacé et les détecteurs suivis.

L'arrêté fixe un échéancier de retrait dimensionné à l'étendue du parc installé […].
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gnarrrk écrit :

"Je suis "pour" le retrait de ces produits car des technologies sans danger existent"

Tiens, je sens que je vais faire mon boulet...
Donc, une "personne compétente en radioprotection" précise que ces DFCI ne sont pas sans danger. Et j'imagine qu'elle évoque un danger en lien avec la radioprotection.
Donc j'en reviens à mon inquiétude initiale, que la quantité d’Américium n'est pas si négligeable qu'on puisse se permettre de la laisser trainer dans la nature, ou bien seulement même de ne pas respecter un "retrait (...) à faire correctement et en douceur".

On a encore une fois joué avec le feu..... :(

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Fab écrit :

Les américains sont bien sympathiques de vendre des détecteurs ioniques à moins de 10$ alors qu'on nous facture 30€ pour le retraitement de ce même détecteur. Et tout ça pour économiser le prix d'une led et son phototransistor.
Il est normal de ne plus en vendre, car vous aurez toujours des gens qui le mettront dans la poubelle. Après, il suffit qu'un chien retourne la poubelle, le détecteur finit broyé sous les roues d'une voiture et en sortant de chez vous, un coup de vent et vous aspirez une micro particule d'américium 241 qui restera logée à vie au fond de vos poumons.
Et dans 5-10 ans, cancer du poumon, et on vous dira que c'est la pollution des pots d’échappements ou que vous avez été fumeur passif.
Autre remarque, il y a certes une très infime quantité dans un détecteur ionique : inférieur à 0.7 micro-curie. Mais j'en ai déjà trouvé des vieux qui datent des années 1970, (démonté seulement l'année dernière, il ne servait plus mais était toujours au plafond dans un bureau), qui contiennent 72 micro-curie soit 2,6 méga-becquerels à lui tout seul. L'équivalent de 100 détecteurs à 0.7µci.
Avec un niveau de radiation pareil, ce détecteur, malgré son boitier métal, fait grimper le compteur geiger à près de 200 fois la radioactivité naturelle. Il ne s'agit pas de rayons alpha puisque mon compteur geiger ne peux pas les mesurer et même avec le détecteur dans une boite en métal, ça crépite encore.
Je vous laisse imaginer si une voiture roule sur ce détecteur et l'éventre sur le trottoir devant chez vous...
C'est sur qu'il faut vraiment être con pour laisse trainer ça sur la rue. Mais justement, le problème c'est que des cons, il y en a à tout les coins de rue, même dans votre quartier, vous devez en connaitre.
On voit déjà dans certains endroit des micro ondes passer par le fenêtre, alors pourquoi pas un détecteur ionique qui déclenche tout les jours!

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Kiska_78 écrit :

@Fab :

Bonjour,

Oui, la crainte que nous avons tous c'est de retrouver les détecteurs (DFCI) dans la nature. C'est pour cela que les entreprises qui les manipulent doivent avoir obligatoirement l'aval de l'ASN (autorité de sûreté nucléaire) pour les gérer.

Les DFCI sont sans danger dans les conditions normales d'emploi. Oui je suis d'accord avec FAb sur la dangerosité si, et seulement si , un abruti (ou un igniorant) a accès à la source et disperce le radioélément (Radium 226, américium 241 etc ...) ou pire, l'ingère.

Le coût est aussi à prendre en compte car c'est celui du suivi et du retraitement dans les filiaires spécialisées. C'est le coût pour ne pas les jeter dans la nature. Pour le pas les retrouver écrasés sous les pneus d'une voiture. C'est le côut pour que nos enfants ne jouent pas avec dans un terrain vague en cherchant à l'ouvrir ....

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Le Hollandais Volant écrit :

@Kiska_78 :
@Fab :

Effectivement, ça demande la responsabilisation de tout le monde, concernant les déchets et le recyclage.

Je sais que c’est nécessaire, mais je ne peux m’empêcher de trouver ça triste que de devoir traiter tout le monde comme des « abrutis » parce qu’il y en aura toujours pour jouer avec un détecteur de fumée, qui ne représente pas vraiment de danger s’il est utilisé correctement.
C’est la même chose pour tout (piles, téléphones, etc.) mais bon… Je n’aime pas voir la société devenir plus débile sous prétexte de la sécurité.

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Fab écrit :

@Le Hollandais Volant : Je me suis renseigné un peu plus sur le sujet depuis.

Le soucis c'est que des piles ou des téléphones sont repris gratuitement par les déchetteries. Les détecteurs ioniques sont refusés. Et personne n'est vraiment emballé à payer 30€ pour "jeter" proprement un détecteur acheté 10€. Ces trucs là finiront dans l'incinérateur avec les déchets ménagers.
Et pour ceux qui payeront (une société privé) pour le retraitement, ils tomberont peut-être sur une entreprise qui sous-traitera à une autre, puis une autre qui ne les retraitera pas mais s'en débarrasse sur les plages en Afrique. Dans le meilleur des cas, ça sera stocké à La Hague car ça ne peut pas être recyclé. L’américium contenu dans les détecteur ioniques est déjà un déchet du plutonium des réacteurs nucléaire dont on ne savait pas quoi en faire.
https://www.youtube.com/watch?v=6Id4JFLYJsc

La logique serait de vendre ces détecteurs 40 à 50 euros afin d'y inclure dès le départ le cout de retraitement et ainsi, une fois en fin de vie, les faire reprendre gratuitement par les déchetteries.

Tout comme l'électricité "nucléaire" devrait prendre en compte le cout de retraitement des déchets et le démantèlement des centrales qui est quasiment impossible : https://www.youtube.com/watch?v=yxN2_ZxNTIE

Justement, en ce moment Areva est en déficite et va licencier du monde. ce n'est pas bon signe pour notre santé ça. Quelle idée d'avoir privatisé une entreprise aussi dangereuse.

radioactivité sur la voie publique à l'extérieur du site COMURHEX-AREVA :
https://www.youtube.com/watch?v=Ay5-r9stF_s
interview d'un employé de La Hague : https://www.youtube.com/watch?v=qeIZNOWX92s

regarder cette vidéo, c'est celle là qui m'a incité à acheter un compteur geiger. Des fois, on est en vacance, on n'est pas au courant et on pique-nique sur un site radioactif.
La France contaminée : https://www.youtube.com/watch?v=-j2thGnU_Ik
Site de Vaujours "décontaminé" : https://www.youtube.com/watch?v=y6s3qxGkM8w

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Faline écrit :

Bonjour merci pour cet article une autre question : Comment expliquer ce fonctionnement à une personne?

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Fab écrit :

@Faline : Bonjour,
Pour faire court, ce lien décrit en quelques ligne comment fonctionne un détecteur de fumée ionique : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9tecteur_et_avertisseur_autonome_de_fum%C3%A9e#D.C3.A9tecteurs_par_ionisation
Sinon, cet article est devenu assez complet au fil du temps.

Petite remarque au sujet du premier post dont la description du fonctionnement me parait pas très précise ou parfois erronée :

Un courant électrique est un déplacement d'électrons. Une pile crée des électrons à sa borne moins qui cherchent à rejoindre la borne plus en traversant les fils (métal conducteur) qui autorise les électrons à se déplacer d'un atome à l'autre. L'air est un isolant qui ne permet pas au électrons de la traverser.

Des ions sont des atomes électriquement instables à qui il manque 1 ou plusieurs électrons (d'autres en ont en trop). Ils ont tendance à attirer ou repousser les électrons et sont conducteurs.
Les particules alpha générés par la source radioactive d'américium 241 sont en fait des noyaux d'hélium. En temps normal, un atome d'hélium est un isolant, électriquement neutre, composé d'un noyau (2 protons + 2 neutrons) ainsi que 2 électrons qui gravitent autour.
Un atome d'hélium sans ses électrons (particule alpha) est un ion chargé positivement qui attire les électrons chargés négativement et est conducteur. Afin de se stabiliser, ils arrachent des électrons aux atomes d'air(azote, oxygène, CO2, etc..) qui deviennent à leur tour des ions puisqu'il leur manque des électrons. L'ensemble va se stabiliser en récupérant des électrons générés par la pile.

Les noyaux alpha ne créent pas de courant (ils ne contiennent pas d'électrons) mais permettent aux électrons générés par la pile de traverser l'air et rejoindre la borne plus.
En présence de fumée, une partie des ions est absorbée par les particules de fumée. Comme il y a moins d'ions, il y a aussi moins d'électrons qui arrivent à circuler entre les bornes de la pile. (Je ne pense pas qu'il n'y ait plus aucun courant qui arrive à circuler mais il doit être rapidement très affaibli).

Le système électronique du détecteur mesure en permanence la quantité de courant (d'électrons) fournie par la pile et déclenche l'alarme dès qu'il y a une diminution de ce courant.

En fait, les rayons alpha (particules alpha, noyau d'hélium), contrairement aux rayon gamma qui ont besoin de plusieurs mètres de bétons pour être stoppés, peuvent être stoppé par une feuille de papier, 10 cm d'air ou le plastique du détecteur.
Les particules de fumée absorbent donc très facilement les rayons alpha et fait que ce type de détecteur est très sensible (peu être trop parfois). Contrairement aux détecteurs de fumée optique qui observent la réflexion d'un faisceau lumineux (infra-rouge) sur les particules de fumée. Or mis le fait qu'ils ne sont pas radioactifs, ces derniers ont l'avantage d'être moins souvent la cause de déclenchements intempestifs et reviennent plus vite en état de repos suite à un déclenchement ou lors des tests de fonctionnement (obligatoire tout les ans dans les lieux publiques).

Au sujet des schéma du premier post, l'ampèremètre qui mesure le courant débité par la pile ne se branche pas aux bornes de la piles mais en série avec la pile.

Contrairement à ce qui est dit, si l'air est ionisé c'est justement parce que les atomes d'oxygène et d'azote de l'air bloque les rayons alpha. Sauf qu'il faut 5 à 10cm d'air pour bloquer complètement le rayonnement. Les particules contenues dans la fumée (CO2, vapeur d'eau, poussières), plus denses, bloquent plus facilement les noyaux alpha. Je pense que si l'air ne bloquait pas le rayonnement, il n'y aurait pas de ionisation de l'air et le système ne fonctionnerait pas aussi bien, voir pas du tout.

Un gaz ionisé chauffé est appelé "plasma". C'est le principe des boules à plasma. Des électrons ionise le gaz contenu dans la boule qui devient conducteur et laisse passer le courant. Le gaz s'illumine en s'échauffant au passage des électrons. La couleur dépend du type de gaz utilisé. Le gaz se trouve à basse pression dans la boule. Comme il y a moins d'atome à ioniser pour la même quantité de courant consommée, on arrive à avoir des arcs électrique plus grand. A pression ambiante, dans l'air, le même système fait des arcs électrique de 5 à 10 mm maximum.

Sinon, j'ai trouvé ce lien avec un autre schéma. On en trouve pas beaucoup sur le net.
http://www.chimix.com/an11/bac11/noum05.html

J'espère avoir été assez explicite et ne pas vous avoir embrouillé l'esprit. ;-)

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jojo écrit :

Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant, je trouve quand même que les prix sont un peu élever.
Je vous remercie de votre convivialité.
Cordialement


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