On dépeint parfois les pompes à chaleur comme des dispositifs ayant un rendement supérieur à 1, ou « sur-unitaire ».
Ceci est bien évidemment faux car un rendement, en physique, ne peut pas être supérieur à l’unité. Aucun système ne produit plus qu’il ne consomme, et ceci est particulièrement vrai quand on parle d’énergie.
Alors d’où vient cette idée à propos des pompes à chaleur ?
Ce dont on parle avec les pompes à chaleur n’est pas un rendement énergétique, mais un coefficient de performance (COP). Ce nombre peut, lui, très bien être supérieur à l’unité, et il n’est pas synonyme de rendement, comme on va le voir.
Le cas du rendement ordinaire
Quand on veut se chauffer, une forme d’énergie est transformée en chaleur.
Dans le cas du chauffage électrique, c’est de l’énergie électrique qui est convertie. Si l’on consomme 1 000 Wh d’électricité, alors on produira 1 000 Wh de chaleur. Le rendement maximal sera unitaire, et l’on récupère sous la forme de chaleur ce que l’on a injecté en électricité.
Pour le chauffage au gaz ou au bois, le calcul est le même, sauf que l’énergie initiale est sous forme chimique : on brûle le gaz et le bois qui sont transformé en CO2 et d’autres produits en libérant de la chaleur, mais la quantité de chaleur récupérée ne sera jamais supérieure à la quantité d’énergie chimique présente initialement dans le produit.
C’est aussi simple que cela.
Le cas d’une pompe à chaleur
Pour une pompe à chaleur et à titre d’exemple, on peut récupérer 1 000 Wh de chaleur quand on ne dépense que 100 Wh d’électricité. Le COP de l’installation est alors de 10.
Ce que le COP indique, c’est simplement que la pompe à chaleur est 10 fois plus viable économiquement pour chauffer votre maison que ne le serait un chauffage électrique.
On peut résumer ça facilement :
- chauffage électrique : 100 Wh consommés, 100 Wh de chaleur produits
- pompe à chaleur avec un COP de 10 : 100 Wh de consommés, 1 000 Wh de chaleur produits.
Pour qu’une pompe à chaleur soit rentable à l’usage, il suffit que son COP soit supérieur à 1, et bien-sûr, plus le COP est grand, plus il est rentable par rapport à une installation ordinaire de chauffage électrique.
La question qui vient maintenant, c’est de savoir comment on peut récupérer 1 000 Wh de chaleur avec seulement 100 Wh d’électricité ?
La réponse réside dans le rôle d’une pompe à chaleur : contrairement à une chauffage électrique, une pompe à chaleur ne transforme pas l’électricité en chaleur.
À la place, la pompe à chaleur déplace de la l’énergie thermique, qu’elle prend dehors et dépose à l’intérieur de la maison.
Et c’est ça qui permet d’être aussi rentable : déplacer de l’énergie thermique ne consomme pas beaucoup d’énergie électrique. En l’occurrence avec notre exemple, déplacer 1 000 Wh de chaleur ne consomme que 100 Wh d’électricité.
Quant à l’origine de cette énergie thermique dehors : qu’il fasse chaud ou froid, il y a des calories thermiques dans le sol et dans l’air.
La pompe à chaleur est un appareil destiné à les capter et à les transporter. Le sol dehors est refroidit et votre maison est réchauffée. Comme le sol est virtuellement une ressource illimitée de chaleur gratuite, on peut très bien s’en servir pour chauffer tout en polluant moins et en réduisant les factures d’électricité.
Et pour information, votre réfrigérateur fonctionne comme une pompe à chaleur : d’un point de vue thermodynamique, les deux sont le même appareil. Dans le frigo, on trouve un circuit de fluides qui capte la chaleur à l’intérieur du frigo pour l’évacuer sur la grille au dos du frigo : l’intérieur alors appauvri en chaleur, refroidit et l’extérieur est réchauffé.