La lumière se déplace à une vitesse finie et en ligne droite. Si l’univers a une taille finie, forcément, un jour, la lumière va atteindre le bord de l’univers. Non ?
En réalité, pas vraiment.
Prenons une analogie : si vous avez une carte routière du monde entier et si vous suivez la carte en marchant/nageant toujours tout droit, allez-vous atteindre le bord de la Terre ? La réponse est évidemment non, car la Terre est une sphère et n’a donc pas de bord.
Sur la carte, notre représentation de la surface terrestre a un bord, mais pas la Terre elle-même. La Terre est vaste à l’échelle humaine, et donc approximer la surface terrestre par une carte ou un planisphère ne pose pas de problèmes dans la vie courante.
Si on voulait rester fidèle à la réalité, il faudrait pourtant recourber la carte sur elle-même en formant une sphère. Un planisphère est d’ailleurs la représentation plane d’une sphère. Quand on marche droit devant soi en suivant une carte, on ne marche pas réellement droit : on suit la courbure de la Terre sans s’en rendre compte.
Pour l’univers, certaines théories prédisent la même chose : l’univers est fait d’un espace-temps que nous percevons localement comme étant orthogonal (donc droit), mais qui est en fait recourbé de telle sorte qu’il n’a pas de bords non plus.
L’univers n’est donc pas forcément infini, mais sa finitude ne lui donnerait pas nécessairement de bords non plus. De plus, la lumière ne se déplace pas totalement en ligne droite : elle suit les lignes de courbure de l’espace-temps (tout comme marcher en « ligne droite » correspond à suivre la courbure de la Terre). Localement, ces lignes semblent parfaitement droites, mais ce n’est pas le cas sur de très grandes échelles.
La courbure de l’espace-temps ferait alors en sorte que la lumière, même se déplacement toujours « droit devant elle » finirait par revenir sur ses pas et ne jamais rencontrer de bords.
D’autre part, l’univers étant en expansion (et en expansion de plus en plus rapide), il arrivera un moment où rattraper cette expansion ne sera plus possible : l’univers s’étendra plus rapidement que notre vitesse de déplacement, et même que la vitesse de la lumière. Sous ces conditions, même s’il existe un bord sur l’univers, l’expansion de ce dernier empêcherait quoi que ce soit de l’atteindre.
(Cet article a initialement été publié sur Le Hollandais Volant. J’ai décidé de mettre à jour et de le déplacer ici)