Si vous regardez le tableau périodique des éléments, vous trouverez les symboles habituelles des éléments. La grande majorité ces symboles sont déductibles à partir du nom de l’élément : H pour hydrogène, S pour soufre, He pour hélium, Fe pour fer…
D’autres éléments sont bien moins intuitifs, et pourtant, leur origine reste logique.
Voici une liste d’une bonne partie de ces éléments, ainsi que leur « étymologie » :
N, azote : le N vient du latin « nitrogenium », lui même d’un mot grec signifiant « qui génère du salpêtre ». Notez que nitrogen est encore le nom anglais de l’azote (et que « nitrogène » à la place de « azote liquide » est un anglicisme).
K, potassium : le K vient lui aussi du latin « kalium », lui même venant de l’arabe désignant « cendres de plantes ». Le nom kalium est toujours le nom néerlandais pour le potassium.
Na, sodium : le Na vient du latin « natrium » lui même venant d’un mot grec désignant une roche salée. Natrium est encore le mot employé pour désigner le sodium en néerlandais ou en allemand.
Ag, argent : on a pris Ag et non Ar car ce dernier était déjà pris pour l’argon (même chose pour As, At, respectivement arsenic et astate)
W, tungstène : le W est ce qu’il reste de son nom allemand « Wolfram ». Le nom ne provient en revanche pas du nom de son découvreur (P. Woulfe), mais fait allusion à « Wolf », qui signifie « loup », en référence à l’aspect de la couleur d’un loup du minéral contenant le tungstène. Tungstène vient lui de l’expression suédoise signifiant « pierre dure ».
Au, or : le Au vient encore une fois du latin : « aurum » pour l’or et signifiant « briller ». Certains mots comme « aurifère », « aurore » ou « austral » portent encore cette racine.
Sn, étain : encore une origine latine. Il vient de « stannum »… Mais on ne sait pas trop d’où stannum vient…
Sb, antimoine : du latin « stibium ». Il y a pas de sources sur sa signification… En revanche, « antimoine » a plusieurs étymologies contradictoires. L’une, populaire et probablement fausse, serait qu’il s’était retrouvé dans la nourriture d’un monastère, tuant les moines, d’autres parlent d’une racine grecque « anti-monos » signifiant « jamais seul », en référence au fait que l’antimoine n’existe pas pur dans la nature, mais est toujours lié à un autre élément : il n’est donc « jamais seul ».
Hg, mercure : vient là aussi du latin « hydr-argyrum » provenant d’une racine grecque signifiant « argent liquide » : le mercure est en effet l’un des deux seuls éléments purs qui sont liquide à température ambiante (l’autre étant le brome, et tous les autres éléments sont soit gazeux, soit solides).
Évidemment, ceci est valable pour le français uniquement.
Ainsi, le symbole Fe du fer est intuitif en français, mais il l’est bien moins en anglais où il se dit iron ou en allemand où ça se dit eisen.
Si le nom français a été retenu ici, c’est un peu par hasard : ce métal est connu depuis très longtemps et c’est plutôt son nom dans les langues anciennes qui a été retenu : le latin pour le fer, et pour beaucoup d’éléments. Il en va ainsi pour pas mal d’éléments du haut de la table périodique (les plus communs et les premiers découverts).
Remarquez également les éléments découverts depuis peu (éléments artificiels, au delà de l’uranium), ont le nom qui fait référence à des scientifiques importants (mendélévium, einsteinium, copernicium, nobélium, lawrencium…), à des lieux remarquables (europium, américium, californium…) ou des instituts de physique ou de chimie qui ont contribué à sa découverte (berkélium, darmstadtium, livermorium, flérovium…). Ces noms sont choisis par leur découvreurs avant d’être soumis à l’approbation de l’Union Internationnal de Chimie (IUAPC).
Les noms parfois rencontrés qui ont trois lettres telles que Uuo (ununoctium (pour 1, 1, 8 ; élément 118) sont juste des noms génériques d’éléments dont la conception n’a pas encore été confirmée et les éléments pas encore nommées par le comité international de chimie.